Pourquoi le chalutier affrété par des militants «anti-immigration» a-t-il été bloqué en Egypte ?
Un navire loué par des identitaires aurait été «arrêté» par les Egyptiens dans le canal de Suez. Les militants affirment que le vaisseau continue actuellement sa route en Méditerranée pour lutter contre l'immigration clandestine.
Affrété par des militants identitaires européens, le chalutier C-Star s'est retrouvé bloqué dans le canal de Suez, selon des informations du quotidien britannique The Independant.
La cause de cette immobilisation ? Selon le média britannique, le capitaine du vaisseau n'aurait pas fourni une liste complète de son équipage. Le journal relate ainsi que l'Autorité du canal de Suez aurait déclaré au groupe Hope Not Hate – une ONG qui s'oppose aux velléités des identitaires – que le navire avait été «arrêté» par les services de sécurité et la marine égyptienne pour un «manque de documentation».
«Défendons l'Europe» : les identitaires dépêchent un navire contre l'immigration en Méditerranée https://t.co/wp3ECbsOwTpic.twitter.com/P02Mtc1ZHL
— RT France (@RTenfrancais) 11 juillet 2017
La mouvance identitaire affirme de son côté que le chalutier navigue désormais en Méditerranée et poursuit sa route. En deux mois, les militants identitaires ont réussi à collecter 65 000 euros auprès de leurs sympathisants pour financer cette mission «humanitaire». Et ce, malgré la fermeture de leur compte par le Crédit Mutuel, et le gel de leur cagnotte par PayPal.
Une opération maritime controversée
Parti de Djibouti début juillet, le navire doit se rendre à Catane, en Sicile, afin d'y embarquer des identitaires européens, dont des Français, des Allemands, des Italiens. Ces militants sont déterminés à participer à une opération maritime controversée au large de la Libye visant à «sauver l'Europe de l'immigration clandestine».
Les militants identitaires prétendent mener cette opération intitulée «Defend Europe» dans la zone des secours aux migrants en mer Méditerranée afin de surveiller les bateaux des ONG qu'ils accusent d'être complice des passeurs et du trafic d'être humains.
Ils assurent également pouvoir sauver des migrants et les ramener en sécurité dans les ports libyens. Pourtant, les gardes-côtes italiens considèrent pour leur part que la Libye n'offre pas de «port sûr» au regard du droit maritime et organisent toujours le transfert vers l'Italie des migrants secourus sous leur coordination.
Le groupe Hope Not Hate a quant à lui récemment avancé des éléments qui prouveraient que les militants identitaires seront armés lors de leur «expédition».
Excédée, l'#Italie menace de distribuer des visas européens aux #migrants
— RT France (@RTenfrancais) 17 juillet 2017
➡️https://t.co/yXJdih8XZvpic.twitter.com/XTmzO9KeGn
Près de 86 000 migrants sont arrivés en 2017 sur les côtes italiennes, après avoir, pour la plupart, transité par la Libye. Près de 2 000 d'entre eux sont morts noyés en mer Méditerranée depuis le début de l'année.
Lire aussi : Plus de 100 000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis janvier