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L’Allemagne dément le piratage de ses missiles Patriot en Turquie

Le ministère allemand de la Défense ne dispose pas de preuves d’une quelconque attaque de hackers contre ses systèmes de missiles «Patriot» déployés en Turquie, a annoncé le porte-parole du ministère.

Après avoir mené une enquête intense sur un possible piratage informatique de ses systèmes de défense anti-missiles Patriot stationnés sur la frontière entre la Turquie et la Syrie, les autorités allemandes n’ont trouvé aucun élément «qui ne serait pas sous contrôle», d’après les termes du ministère de la Défense.

«Cette histoire n’existe pas», a déclaré un porte-parole du ministère, qui n’a pas souhaité donné son nom. «Nous n’avons pas trouvé de preuves des faits rapportés», a-t-il précisé.

«Il est extrêmement peu probable que quelqu’un ait pu pénétrer un réseau hautement sécurisé [tel que celui des militaires], a ajouté le responsable, en soulignant que les systèmes de sécurité informatique des missiles pouvaient être considérés comme fiable à 100%.

Cependant, le rédacteur en chef du magazine allemand Behörden Spiegel,Uwe Proll, qui a été le premier à publier l’information d’un possible piratage des Patriot allemands, a mis en relief que les informations publiées avaient été obtenues auprès d’une source extrêmement fiable.

«Le porte-parole affirme qu’il a contacté tous les canaux possibles et qu’il n’y a pas d’information ministérielle sur une quelconque anomalie», a tempéré Uwe Proll, interrogé par Deutsche Welle, qui n’a pas pour autant lâché le morceau : «Nos informations proviennent d’une source au sein des forces armées allemandes, qui est toujours active dans la région».

Le journaliste a souligné que l’équipement militaire avait déjà été piraté avec succès et qu’il était incorrect d’affirmer que les réseaux militaires étaient fiables à 100%. Parmi les exemples cités par le rédacteur en chef, on trouve notamment une cyberattaque sur Pentagone dans laquelle les hackers ont pu accéder aux schémas précis des systèmes d’armement les plus développés du Pentagone, dont le projet le plus couteux de l’industrie militaire américaine, l’avion de combat F-35.

Le 7 juillet, le magazine Behörden Spiegel avait annoncé que les systèmes de missiles antiaériens allemands Patriot stationnés près de la ville de Kahramanmaras, en Turquie, à la frontière avec la Syrie, avaient été piratés par des hackers inconnus. La publication a révélé que les missiles avaient exécuté «des opérations inexplicables», sans en préciser la nature, pendant un court laps de temps.