«A aucun moment au cours de mon mandat, ou même après, je ne me rendrai en Amérique», a déclaré le chef de l'Etat philippin à des journalistes, qui l'interrogeaient au sujet de l'invitation à venir à la Maison Blanche, formulée par Donald Trump en avril dernier. «J'ai vu l'Amérique et c'est nul. Ils commettent de nombreuses violations des droits de l'homme», a-t-il ajouté.
Mais sa charge contre les Etats-Unis est aussi une réponse à une audition organisée la veille par une commission des droits de l'homme du Congrès américain au sujet de la guerre qu'il livre aux trafiquants de drogue.
Le parlementaire démocrate James McGovern y a affirmé que le président philippin n'aurait jamais dû être invité à Washington et qu'il serait en tête des manifestations contre sa venue si d'aventure Rodrigo Duterte se rendait aux Etats-Unis.
«Qu'est ce qui pousse ce type à croire que j'irai en Amérique ?», a rétorqué le président philippin à son attention.
Au plan bilatéral, les relations entre Manille et Washington se sont dégradées depuis l'arrivée au pouvoir, il y a un an, de Rodrigo Duterte, qui a réorienté sa diplomatie en direction de Pékin et de Moscou.
Ancienne colonie américaine (1898-1946), les Philippines ont des relations culturelles et économiques très fortes avec les Etats-Unis. Les deux pays sont aussi liés par un traité de défense mutuelle et les forces américaines assistent depuis des années les Philippins dans diverses tâches liées à la sécurité de l'archipel.