Al-Hoceïma, dans la région du Rif, au Maroc, a été le théâtre de violents affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre. Malgré l'interdiction des autorités, les sympathisants du Hirak, le mouvement de protestation qui agite la région, avaient maintenu leur appel à une grande marche le 20 juillet pour réclamer la libération de camarades arrêtés. Des images postées sur les réseaux sociaux témoignent de la violence des affrontements.
Selon la préfecture d'Al-Hoceïma citée par l'AFP, 72 policiers ont été blessés dont deux gravement par des jets de pierre et 11 manifestants ont été intoxiqués par l'usage de gaz lacrymogènes.
Aux cris de «Vive le Rif, vive Zefzafi !», en référence à leur leader arrêté en mai, les manifestants ont commencé à se regrouper dans plusieurs points de la ville puis ont été dispersés par la police en raison de l'interdiction du rassemblement. Des affrontements ont eu lieu dans les villes des alentours, la police tentant d'empêcher les manifestants de se rendre sur les lieux du rassemblement.
Depuis la mort, fin octobre 2016, d'un vendeur de poissons, broyé accidentellement dans une benne à ordures, la province d'Al-Hoceïma a été le théâtre de nombreuses manifestations. L'homme avait tenté de s'opposer à la destruction, par la police, de sa marchandise – de l'espadon, une espèce interdite à la pêche à cette époque. Les circonstances atroces de sa mort ont provoqué une vague de manifestations populaires. Dans le cadre de l'enquête, onze personnes –dont des responsables de l'administration des pêches, des services vétérinaires et des cadres du ministère de l'Intérieur – soupçonnées notamment «d'homicide involontaire» ont été présentées à un juge d'instruction, et huit d'entre elles incarcérées.
Les manifestants ont ensuite exigé le développement économique de cette région qu'ils jugent marginalisée. La relance par l'Etat d'un plan d'investissements et de chantiers d'infrastructures n'a pas suffi à désamorcer la colère des militants dont le leader et 150 de ses camarades ont été arrêtés en mai. La libération de ces personnes est désormais devenue la principale revendication des manifestants.
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