Le Washington Postrévèle le 19 juillet que le président américain Donald Trump a pris la décision, il y a près d'un mois, de cesser de donner des armes aux rebelles syriens prétendument «modérés». La décision a été prise après un entretien avec le directeur de la CIA, Mike Pompeo et le conseiller à la Sécurité nationale, le général Herbert Raymond McMaster.
Ce programme de soutien initié il y a quatre ans n'aurait eu qu'un impact limité, particulièrement depuis l'entrée dans le conflit des forces armées russes aux côtés de l'armée syrienne en 2015, selon le témoignage de responsables américains sous couvert d'anonymat.
La Maison Blanche et la CIA se sont refusées à tout commentaire. Reuters note toutefois que l'arrêt de ce programme ne remet pas en cause le soutien des Etats-Unis à certains groupes rebelles en Syrie, notamment avec des frappes aériennes.
Le Washington Post estime que la fin de ce programme de soutien aux rebelles syriens reflète la volonté du président américain de «trouver des moyens de travailler avec la Russie» ainsi qu'une «reconnaissance des limites de l'influence de Washington et [des limites] de la volonté de chasser Assad du pouvoir».
L'ancien président Barack Obama avait approuvé ce programme d'aide en 2013, au moment où divers groupes rebelles cherchaient un soutien extérieur dans le cadre d'un soulèvement contre le gouvernement de Bachar el-Assad. Des milliers de combattants rebelles ont ainsi été formés et armés.
Mais l'engagement des Etats-Unis est resté ambigu en raison des doutes de Washington sur la capacité des rebelles à renverser le gouvernement syrien et de la nécessité de combattre Daesh.
L'intérêt pour ce programme s'est encore érodé fin 2016 après la perte par les rebelles des zones qu'ils contrôlaient dans la ville d'Alep, à la suite d'une vaste offensive de l'armée syrienne, soutenue par la Russie.
«L'argent dépensé par la CIA a tout d'abord profité à Al-Qaïda»
Si Washington assurait que son programme était destiné à soutenir des rebelles «modérés», la Russie, à de nombreuses reprises, a mis en garde quant au fait que les armes tombaient souvent entre les mains de divers groupes djihadistes.
Une analyse que partage le journaliste américain indépendant et membre du Mouvement de solidarité avec la Syrie, Rick Sterling, qui a déclaré à RT : «Armer et entraîner des rebelles qui ont immédiatement rejoint le Front al-Nosra a été un gâchis d'argent monumental. L'argent dépensé par la CIA a tout d'abord profité à al-Qaïda.»
Cette décision intervient alors que les Etats-Unis et la Russie ont négocié un cessez-le-feu dans le sud-ouest de la Syrie, où des rebelles opèrent.
Le cessez-le-feu a été annoncé le 7 juillet lors du sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne, où Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine se sont rencontrés pour la première fois.