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Benjamin Netanyahou fustige l’Union européenne et se tourne vers l’Est

Le Premier ministre israélien s'en est pris le 19 juillet aux exigences «insensées» de l'Union européenne vis à vis d'Israël, louant, à Budapest, les dirigeants d'Europe de l'Est qui soutiennent son pays face aux «critiques» de l'UE.

Benjamin Netanyahou est en quête d'alliés sur la scène internationale. Depuis le 17 juillet, il effectue dans ce contexte la première visite en Hongrie d'un responsable de l'Etat hébreu depuis 1989.

Lors d'entretiens qui se sont déroulés le 19 juillet avec ses homologues hongrois, polonais, tchèque et slovaque (qui forment l'alliance appelée groupe de Visegrad), le Premier ministre n'a pas mâché ses mots pour reprocher à l'Union européenne son attitude envers Israël, selon ses propos retransmis, apparemment par erreur, à l'extérieur de la salle où se tenait la rencontre.

Benjamin Netanyahou est sévère avec Bruxelles

«L'Union européenne est la seule association de pays au monde à conditionner ses relations avec Israël [...], dans tous les domaines, à des clauses politiques», a dénoncé Benjamin Netanyahou, selon un enregistrement obtenu par l'AFP.

«C'est insensé, absolument insensé», s'est-il offusqué.

Israël a fait régulièrement l'objet de critiques de la part des institutions européennes à propos de la construction de nouvelles colonies juives dans les territoires palestiniens ou des mesures prises pour contrôler les ONG hostiles à la politique du gouvernement.

Le Premier ministre de l’Etat hébreu a opposé l'intransigeance de Bruxelles à la Chine, la Russie ou l'Inde qui «ne s'intéressent pas aux questions politiques».

«N'affaiblissez pas un pays occidental qui défend les valeurs de l'Europe, les intérêts de l'Europe et empêche un autre afflux de migrants vers l'Europe. Arrêtez d'affaiblir Israël, soutenez Israël», a-t-il lancé.

«L'Europe doit décider si elle veut vivre et prospérer ou si elle veut se flétrir et disparaître», a ajouté le chef du gouvernement de l’Etat hébreu.

Son homologue hongrois va dans le même sens

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a également plaidé «pour que la coopération entre l'UE et Israël retrouve la voie du bon sens», estimant que «l'Europe se [punissait] elle-même» en négligeant ce partenaire.

Les quatre pays de l'Est ont publié une déclaration dans laquelle ils s'engageaient à œuvrer pour «renforcer» les liens entre l'UE et Israël. Une nouvelle rencontre avec Benjamin Netanyahou est prévue en 2018 à Jérusalem.

«Avec le soutien de ces pays, il devient plus difficile pour l'UE de faire passer des résolutions critiques sur Israël nécessitant l'unanimité», selon Peter Lintl, spécialiste du Proche-Orient cité le 19 juillet par le quotidien autrichien Kurier.

Viktor Orban avait salué le 18 juillet en Benjamin Netanyahou «un patriote» avec lequel il partage «l'idée de protection des frontières extérieures».

Cette visite de Benjamin Netanyahou en Hongrie s'est déroulée dans un climat de vive polémique entre le milliardaire américain d'origine juive et hongroise George Soros et Viktor Orban, accusé d'attiser l'antisémitisme.

Benjamin Netanyahou, attendu le 19 juillet dans la soirée à la synagogue de Budapest, avait estimé que la Hongrie était un pays «en première ligne des Etats qui luttent contre l'antisionisme».