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«Nous sommes envahis !» : en Sicile, un maire refuse l'installation de migrants sur sa commune

L'Italie n'arrive plus à faire face à l'afflux de migrants secourus en mer Méditerranée. Alors que le Sud de l'Italie et la Sicile sont particulièrement touchés, une partie de la population, ainsi que des maires, s'insurgent contre les autorités.

Dans les montagnes des Nébrodes, au nord de la Sicile, la crise migratoire inquiète la population et ses édiles. «Nous sommes envahis, submergés», s'est écrié Vincenzo Lionetto Civa, maire de Castell'Umberto, petite ville de 3 200 habitants, à la tête d'une fronde de pas moins de 45 édiles siciliens.

C'est l'affectation d'un hôtel vacant de la localité à l'hébergement de migrants qui a mis le feu aux poudres. Ce 17 juillet, le maire s'est opposé à l'installation d'un groupe électrogène pour alimenter les migrants en électricité, mettant en avant des problèmes de sécurité.

Le 14 juillet dernier, le préfet Francesca Nebrodi avait contacté le maire pour lui demander de loger une cinquantaine de migrants, récupérés en mer et débarqués en Sicile. «Le préfet m'a appelé à 21h58 pour me prévenir de leur arrivée, mais ils étaient déjà là» a-t-il détaillé, selon le quotidien britannique The Times.

Fort du soutien de 500 de ses administrés, lesquels se sont organisés sur Facebook, le maire a ainsi entrepris de bloquer l'accès à l'hôtel avec des voitures, afin, notamment d'empêcher les électriciens d'y rétablir le courant.

Maires contre préfet

Pour autant le maire a tenu à répondre aux accusations de racisme reçues sur Facebook. «Je me dissocie des commentaires violents et xénophobes», a-t-il précisé sur Facebook.

Depuis le début de l'année 2017, environ 86 000 migrants sont parvenus à poser pied en Italie, après une dangereuse traversée de la Méditerranée. Près de 7 000 réfugiés sont arrivés en quelques jours, dont 600 en Italie du Sud. Ces derniers ont été repêchés par un navire de la marine britannique, le HMS Echo.

Vincenzo Lionetto Civa ainsi que 44 autres maires opposés à l'installation massive de migrants dans cette région de Sicile ont été convoqués par le préfet le 19 juillet prochain pour un recadrage.

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