Dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD) ce 16 juillet, Emmanuel Macron est revenu sur sa rencontre avec Vladimir Poutine le 29 mai dernier, à Versailles. Selon le président de la République, cette entrevue en grande pompe ne s'est pas réduite à un simple événement médiatique, mais a bel et bien apporté des changements concrets, et plus spécifiquement sur la question syrienne.
«Je constate, depuis la rencontre de Versailles, que nous avançons», assure le chef de l'Etat français. Selon lui, la coopération franco-russe, loin d'être au point mort, serait même en nette amélioration : «Sur le terrain, la collaboration entre nos services sur ces sujets est totalement transformée.»
A l'en croire, Emmanuel Macron aurait donc obtenu de Vladimir Poutine un engagement à respecter «deux lignes rouges». La première concerne les armes chimiques : le dirigeant français a assuré qu'il se montrerait «intraitable». «Si des armes chimiques sont utilisées, je répliquerai», a-t-il assuré, sans préciser contre qui, dans quel cadre, avec quels objectifs ni avec quels moyens. La seconde ligne rouge concerne l'accès des humanitaires aux théâtres d'opération, «pour sauver les civils».
S'il reconnaît une différence de ligne sur la question des relations avec le président syrien Bachar el-Assad, que Moscou, contrairement à Paris, tient pour un allié, Emmanuel Macron explicite. Il rappelle, comme il l'avait déjà affirmé, qu'il ne fait plus du départ du président syrien un préalable à toute discussion. «C'est une inflexion par rapport à mon prédécesseur», assume-t-il.
«Les journalistes n'ont pas vocation à connaître le détail de nos échanges», avait assuré Emmanuel Macron le 29 mai dernier, alors qu'un journaliste l'interrogeait à ce sujet lors de la conférence de presse donnée avec Vladimir Poutine depuis Versailles. Finalement, Emmanuel Macron a même précisé, dans son interview au JDD, que les tentatives d'ingérence dans les processus électoraux dont son mouvement a accusé la Russie avaient constitué «le sujet quasi-exclusif» de son premier échange téléphonique avec Vladimir Poutine après son élection.
A l'occasion de sa deuxième rencontre avec le maître du Kremlin, le 8 juillet, en marge du G20, le locataire de l'Elysée avait déjà salué «des avancées tangibles» entre Paris et Moscou depuis l'entrevue de Versailles. Son homologue russe, de son côté, s'était félicité des progrès réalisés par les deux nations «sur tous les sujets».