Session parlementaire extraordinaire, discours nocturne et hommages aux «martyrs» : les dirigeants turcs ont préparé un programme exhaustif pour marquer l'anniversaire du soulèvement qui avait fait 249 morts, en juillet dernier, sans tenir compte des putschistes.
Si la déroute des militaires factieux a été saluée comme une victoire démocratique par Recep Tayyip Erdogan, les purges auxquelles le président turc a procédé depuis ont suscité l'inquiétude des partenaires occidentaux d'Ankara et des organisations de défense des droits de l'Homme.
Accusant le prédicateur Fethullah Gülen d'être derrière ce putsch, ce que nie l'intéressé qui vit en exil aux Etats-Unis, Ankara traque inlassablement ses sympathisants depuis un an. 50 000 personnes ont été arrêtées, plus de 100 000 limogées dans des vagues de répresssion successives.
Le 14 juillet dernier, plus de 7 000 militaires, policiers et employés de plusieurs ministères ont été radiés par un décret-loi.
Le même jour, le prédicateur Fethullah Gülen, ancien allié du président Erdogan, a une nouvelle fois rejeté tout lien avec ce «putsch abject» et dénoncé la «chasse aux sorcières» dont ses partisans sont victimes.
Les opposants au président turc accusent ce dernier de dérive autocratique depuis cette tentative de coup d'Etat, la plus violente et spectaculaire forme de contestation contre lui depuis qu'il a accédé au pouvoir en 2003.
Plus puissant que jamais après l'acceptation par la population turque d'une révision constitutionnelle élargissant ses pouvoirs, Recep Tayyip Erdogan a balayé les critiques, dénonçant un «manque d'empathie» de l'Occident.