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Macron souhaite construire avec Trump la feuille de route politique de l'après-guerre en Syrie

Réunis à Paris à l'occasion de la commémoration du centenaire de l'engagement des Etats-Unis dans la Première Guerre mondiale, les présidents français et américain ont affirmé leur volonté de collaborer sur des dossiers internationaux comme la Syrie.

«Nous avons eu des convergences de points de vue et un agenda de travail commun pour les prochains mois», a déclaré Emmanuel Macron en préambule de son intervention devant les journalistes, au côté du président américain Donald Trump, le 13 juillet. 

En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, thème central de cette rencontre présidentielle, les points de vue des deux hommes se sont avérés «parfaitement alignés», selon Emmanuel Macron, qui a confirmé que l'éradication des groupes terroristes et la lutte contre la propagande de ces derniers étaient «une priorité», tant pour Paris que pour Washington.

Répondant à la question d'une journaliste à propos de la position française vis-à-vis de Bachar el-Assad, Emmanuel Macron a rappelé : «Nous avons changé la doctrine française à l'égard de la Syrie [...] pour pouvoir avoir des résultats et travailler de manière très étroite avec nos partenaires, [au premier rang desquels] les Etats-Unis. Nous avons un objectif principal : l'éradication des terroristes, de tous les groupes terroristes.»

Poursuivant sur la situation en Irak, en Syrie, ainsi qu'en Libye, le président Macron a assuré que les Etats-unis et la France comptaient approfondir leur travail en commun, et notamment mener ensemble des initiatives diplomatiques afin d'établir une feuille de route pour l'après-conflit dans ces trois pays. 

«Nous avons une vision conjointe et cohérente de la situation et sommes déterminés à lutter contre toutes les formes de terrorisme [...] nous devons accroître notre coopération face à une menace mondiale portée par des ennemis qui cherchent à nous déstabiliser et à nous détruire», a ajouté Emmanuel Macron. 

De son côté, Donald Trump a tenu à faire savoir que les Etats-Unis avaient aussi pour priorité de lutter contre ceux qu'il appelle les «Etats voyous», à savoir la Corée du Nord et l'Iran et ... la Syrie, où «des terroristes mènent une guerre sanglante contre des innocents».

Renforcement de la coopération franco-américaine dans la lutte antiterroriste 

Il s'agit pour Donald Trump de «priver les terroristes de leurs territoires, de leurs financements, de leurs réseaux et de leurs soutiens idéologiques». Cela passe, selon le locataire de la Maison Blanche, par un renforcement du partenariat avec la France, qui est selon lui à la pointe de la lutte antiterroriste, comme cela s'est vu, toujours selon lui, avec l'intervention au Mali.

Rappelant la libération récente de la ville irakienne de Mossoul, jusqu'alors fief de l'Etat islamique dans le pays, Donald Trump a expliqué que désormais, les Etats-Unis et la France devaient coopérer avec le gouvernement irakien «afin de renforcer cette victoire et la rendre pérenne». Et d'ajouter : «Contrairement à la dernière fois ...», faisant ainsi vraisemblablement référence à la guerre d'invasion de l'Irak menée par les Etats-Unis en 2003, sous la présidence de George W. Bush, lors de laquelle le leader irakien Sadam Hussein avait été capturé puis exécuté. En effet, la situation sécuritaire dans le pays s'était rapidement dégradée. 

La coopération avec Moscou est primordiale 

Les relations avec Moscou ont également été abordées lors de cette conférence de presse, Emmanuel Macron n’omettant pas de souligner que la coopération avec la Russie était primordiale dans la lutte contre le terrorisme.

«Je pense que nous avons l'un et l'autre une relation directe avec la Russie [...] j'ai eu deux longs entretiens avec Vladimir Poutine [...], cette relation est très importante. Nous avons beaucoup de désaccords avec la Russie [...] mais dans l'environnement actuel, en particulier au Moyen-Orient, travailler ensemble, partager nos désaccords et essayer de construire des solutions est une nécessité», a expliqué Emmanuel Macron.

Cette relation, le chef de l'Etat la considère comme primordiale, et ce, malgré les désaccords et différences de points de vue des deux pays. «Evidemment nous n'avons pas la même relation [avec la Russie] qu'avec les Etats-Unis, mais c'est une relations également ancienne et je pense qu'il est important que nous ayons l'un et l'autre des contacts directs avec Vladimir Poutine», a-t-il précisé.

Sur le climat, Paris et Washington restent en désaccord

Sur le climat, le chef de l'Etat a confirmé que Paris et Washington restaient en désaccord, ajoutant cependant que les discussions dans ce domaine se poursuivraient. «Nous connaissons nos désaccords. Nous les avons exprimés et partagés à plusieurs reprises [...] je respecte la décision du président Trump qui correspond à ses engagements de campagne [...] pour ma part je reste attaché à l'accord de Paris», a expliqué le locataire de l'Elysée.

«Quelque chose pourrait se passer concernant l'accord de Paris [...] nous verrons bien», a de son côté déclaré Donald Trump. Rappelons qu'il y a six semaines, Washington avait annoncé son retrait de cet accord sur le climat signé en 2015.