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Offensive de la coalition contre Daesh : des pertes civiles de plus en plus lourdes

Jusqu'à 744 civils ont été tués au mois de juin en Syrie et en Irak, au cours de l'offensive de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre le groupe Etat islamique (EI), selon un bilan de l'organisation non-gouvernementale Airwars.

Airwars, un collectif de journalistes basé à Londres qui compile les données publiques – réseaux sociaux, témoins directs et d'autres sources – affirme que les opérations militaires contre la ville de Raqqa, en Syrie, et Mossoul, en Irak, ont été «dévastatrices». 

Le chiffre donné par Airwars est bien plus élevé que celui avancé par la coalition, qui reconnaissait au début du mois de juillet la mort de 603 civils «tués de manière involontaire par des frappes de la coalition» depuis le début de ses opérations militaires fin 2014.

Le directeur d'Airwars, Chris Woods, assure que l'intensification des frappes à Mossoul et Raqqa est responsable pour partie de cette augmentation, mais affirme également que l'objectif affiché du Pentagone «d'anéantir» les djihadistes fait courir un risque plus élevé aux habitants civils. 

«Même s'il était prévisible que des pertes civiles importantes se produiraient lors des assauts contre Raqqa et Mossoul, cela ne peut pas être la seule explication pour le très grand nombre de victimes dont nous, ainsi que d'autres observateurs, ONG et agences internationales avons connaissance», explique Chris Woods. Selon les estimations d'Airwars, entre 529 à 744 non-combattants ont été tués au moins de juin, soit moitié plus que le mois précédent. 

Amnesty International a demandé le 11 juillet l'établissement d'une commission d'enquête sur les crimes commis par toutes les parties au conflit contre les civils dans la bataille de Mossoul.

L'organisation de défense des droits de l'homme affirme que les forces irakiennes et de la coalition internationale ont échoué à prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils. 

Des allégations rejetées par le général américain Stephen Townsend, qui dirige la coalition militaire anti-djihadiste. «C'est, je crois, la campagne la plus précise dans l'histoire de la guerre. Je mets au défi les gens d'Amnesty International, ou qui que ce soit lançant ces accusations, de vérifier les faits et de s'assurer qu'ils savent de quoi ils parlent», a-t-il déclaré.

Le commandement central de l'armée américaine passe actuellement en revue une série de données fournies par Airwars sur les pertes civiles provoquées par la coalition et a jusqu'à présent jugé que la plupart n'étaient «pas crédibles».

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