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Trump veut «aller de l'avant» avec la Russie mais peine à convaincre Washington

Donald Trump a affirmé vouloir «aller de l'avant» et «travailler de manière constructive» avec la Russie, suscitant le scepticisme de plusieurs élus américains.

De retour d'un voyage de quatre jours en Europe, au cours duquel il a pour la première fois rencontré son homologue russe Vladimir Poutine, Donald Trump a plaidé, via son compte Twitter, pour l'ouverture d'un nouveau chapitre des relations russo-américaines. Tout en cherchant à préserver une image de fermeté vis-à-vis du président russe.

Premier gage de cette velléité «constructive» : le ministre russe des Affaires étrangères a annoncé que la Russie et les Etats-Unis avaient convenu le 7 juillet à Amman d'un cessez-le-feu en Syrie. 

«Rien ne sera fait, concernant les sanctions imposées à la Russie, jusqu'à ce que les problèmes ukrainien et syrien soient résolus», a néanmoins averti le président américain.

Concernant la présumée ingérence russe dans la présidentielle américaine, Donald Trump a assuré avoir «fermement interrogé le président Poutine à deux reprises sur son intervention dans notre élection», ajoutant que le président russe avait «catégoriquement nié».

Le président américain a par ailleurs annoncé le 9 juillet sur Twitter avoir évoqué avec Vladimir Poutine la création d'une «unité de cybersécurité impénétrable», apparemment conjointe aux Etats-Unis et à la Russie.

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«Nous voulons nous assurer que nous nous coordonnons avec la Russie», a martelé peu après le secrétaire américain au Trésor, Steve Mnuchin, «que nous sommes à l'unisson focalisés sur la cybersécurité».

«Un prix à payer»

«Collaborer avec Poutine sur la cybersécurité revient à collaborer avec Assad sur les armes chimiques», a tweeté le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio.

«Je suis sûr que Vladimir Poutine pourrait être d'une grande aide dans cette initiative», a ironisé le sénateur républicain John McCain, sur la chaîne CBS, «dans la mesure où c'est lui qui pirate».

«Il est temps d'aller de l'avant, oui, mais il y a un prix à payer», a-t-il ajouté.

Une nouvelle proposition est également en débat au Congrès concernant de nouvelles sanctions visant la Russie. Washington, qui accuse Moscou de soutenir les rebelles dans l'est de l'Ukraine, a en effet annoncé vouloir renforcer le 20 juin les sanctions imposées depuis 2014 dans ce dossier.

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Le 29 décembre 2016, Barack Obama avait déjà adopté des sanctions liées à une présumée ingérence russe dans le processus électoral, après des affirmations en ce sens d'agences de renseignement américaines. 

«Il [Donald Trump] fait du tort à sa présidence en n'acceptant pas le fait que Poutine est un sale type qui essaye de saper notre démocratie», a martelé le sénateur Lindsay Graham, qui tout républicain qu'il soit, n'en critique pas moins régulièrement Donald Trump depuis la campagne présidentielle.

«Plus vous faites aller dans ce sens», a-t-il mis en garde le président américain, «plus les gens seront suspicieux quant à vos liens avec la Russie».