«A ce jour, selon les informations disponibles, le groupe des forces interarmées [Combined Joint Task Force] estime qu'il est très probable qu'au moins 603 civils aient été tués de façon non intentionnelle dans des frappes de la coalition depuis le début de l'opération "Inherent Resolve"», lit-on dans un rapport publié le 7 juillet par la coalition internationale en Irak et en Syrie dirigée par les Etats-Unis.
Ces chiffres sont en partie tirés d'une étude de l'ONG Airwars.org, une organisation britannique qui comptabilise les frappes aériennes et les pertes civiles en Irak, en Libye et en Syrie. La coalition précise avoir pour l'instant évalué 141 des 222 rapports fournis par l'ONG. Elle en a jugé 27 crédibles, ajoutant ainsi 119 morts civils à son bilan précédent. Il s'agit d'une augmentation substantielle des pertes civiles reconnues par la coalition, étant donné que le mois dernier elle faisait état de 484 morts depuis le début de l'opération, en juin 2014.
Malgré tout, ces chiffres restent très inférieur au total des victimes répertoriées par l'ONG Airwars.org. Elle estime en effet qu'au moins 4 354 civils sont morts dans les frappes aériennes de la coalition depuis le début de l'opération.
L'ONU s'inquiète pour sa part du nombre conséquent de victimes civiles que pourraient avoir causé les combats qui font rage à Raqqa (Syrie) depuis le 1er juin. De nombreux civils périssent sous les frappes de la coalition internationale et sur les mines posées par les djihadistes de Daesh. A la fin du mois de juin, l'ONU faisait état de 173 morts dans la ville, mais prévenait que le bilan définitif pourrait être beaucoup plus important. «Le grand nombre de victimes civiles indique que les parties doivent faire beaucoup plus pour assurer la protection de la population civile», jugeait-t-elle également dans un communiqué.
Des accusations balayées par le commandant de la coalition, le général Stephen Townsend, dans une interview diffusée par la BBC : «Je pense que nous faisons aussi attention que nous le pouvons.»