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Washington va tester en Alaska son bouclier antimissile Thaad

C'est dans l'Etat septentrional de l'Alaska que les Etats-Unis ont prévu de réaliser un essai de leur bouclier anti-missiles balistiques, dans le contexte de vives tensions entre Pyongyang et Washington.

Le ministère américain de la Défense a annoncé le 8 juillet qu'il comptait tester bientôt son bouclier antimissile en Alaska, alors que les tensions sont exacerbées avec la Corée du Nord, qui vient de réussir son premier tir de missile intercontinental capable, selon Washington, de frapper les Etats-Unis. 

Le bouclier Thaad (Terminal High Altitude Area Defense) est conçu pour intercepter et détruire des missiles balistiques de portées courte, moyenne et intermédiaire.

L'agence de défense anti-missile américaine (MDA) a précisé que cet essai serait conduit début juillet sur la base de Kodiak, en Alaska, sans donner davantage de précisions. «[Le bouclier] détectera, traquera, et visera une cible avec un [missile] Thaad intercepteur», explique la MDA dans un communiqué.

Bien que ce type d'essai soit toujours planifié plusieurs mois à l'avance, cette annonce prend une résonance particulière après le premier tir réussi par la Corée du Nord, le 4 juillet. Pyongyang est en effet parvenu à lancer un missile balistique intercontinental capable, selon le Pentagone, d'atteindre le sol américain, et en particulier l'Alaska. 

Le Thaad n'est toutefois pas conçu pour intercepter un missile balistique intercontinental. L'armée américaine compte pour cela sur un autre système, GMD (Ground-based Defence Midcourse), déployé en Alaska ainsi qu'en Californie.  

Le bouclier Thaad a également été déployé cette année en Corée du Sud, provoquant la colère de la Chine. Au mois de mai, Pékin a même demandé sa suspension immédiate, affirmant qu'il entravait sa propre force de dissuasion.

Des batteries de missiles Thaad sont également installées à Guam et Hawaï avec l'objectif de pouvoir intercepter un éventuel missile de portée intermédiaire venu de Corée du Nord. 

Moscou s'oppose à l'escalade dans la péninsule coréenne

Alors que Washington hausse le ton depuis plusieurs semaines à l'égard de Pyongyang, Moscou a mis en garde contre une escalade des tensions à plusieurs reprises. Ainsi, le 7 juillet, Vladimir Poutine a appelé à «garder son sang-froid» dans le règlement de la question nucléaire nord-coréenne, lors d'une rencontre avec son homologue sud-coréen Moon Jae-In qui s'est tenu en marge du sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne.

La veille, la Russie avait bloqué au Conseil de sécurité de l'ONU un projet américain de déclaration appelant à prendre des «mesures significatives» contre la Corée du Nord, assurant notamment que le missile tiré le 4 juillet par Pyongyang était de moyenne portée et non pas un missile intercontinental.