Les relations entre la Turquie et l'Allemagne restent orageuses. «L'Allemagne commet un suicide, c'est un suicide politique», a déploré le président turc Recep Tayyip Erdogan dans une interview accordée le 5 juillet 2017 au journal allemand Die Zeit.
Le chef de l'Etat turc ne digère pas le refus des autorités allemandes de le laisser s'adresser directement à la communauté turque d'Allemagne lors du sommet du G20 qui se déroulera à Hambourg les 7 et 8 juillet 2017. Le gouvernement turc en avait fait la demande officielle à l'Allemagne, mais le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a refusé poliment, selon l'AFP.
«L'Allemagne doit corriger cette erreur. Nous avons besoin les uns des autres», a encore martelé le président turc.
Depuis la tentative de coup d'Etat visant à renverser Recep Tayyip Erdogan le 15 juillet 2016, rien ne va plus entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président turc. Ce dernier avait en effet accusé Berlin de refuser d'extrader des partisans (qualifiés de «terroristes» par Ankara) de l'opposant turc exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, accusé par le gouvernement turc d'être derrière le putsch avorté.
En mars 2017, Recep Tayyip Erdogan avait été jusqu'à accuser, sans ambages, la chancelière allemande de soutenir le terrorisme.
Outré par l'expulsion de ministres de son gouvernement, de meetings turcs aux Pays-Bas et en Allemagne, le président turc avait solennellement mis en garde les Etats membres de l'Union européenne. «Aucun Européen ne pourra plus faire un pas dans la rue en sécurité», avait-il alors tempêté, ajoutant : «Je m'adresse une nouvelle fois aux Européens [...] La Turquie n'est pas un pays qu'on peut bousculer, avec l'honneur duquel on peut jouer, dont on peut expulser les ministres.»
Dernier épisode en date d'une relation tumultueuse, l'Allemagne a décidé le 7 juin dernier de retirer ses troupes de la base turque d'Incirlik, après le refus d'Ankara de laisser des députés allemands visiter l'installation militaire.
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