«Si certaines organisations du Golfe ou d'Iran se sont rendues coupables de promouvoir le fondamentalisme, celles d'Arabie saoudite sont assurément en tête de liste», a déclaré Tom Wilson, membre du centre de réflexion conservateur britannique Henry Jackson Society, et auteur d'un rapport accablant pour le royaume wahhabite concernant son financement de l'islamisme radical au Royaume-Uni.
Depuis les années 1960, «[le royaume] a dépensé des millions de dollars pour exporter l'idéologie wahhabite, notamment dans les communautés musulmanes des pays occidentaux», avance l'étude parue le 5 juillet.
Selon le rapport, ce soutien a pris la forme de dotations accordées aux mosquées et aux institutions éducatives islamiques, qui ont accueilli des «prêcheurs radicaux» et diffusé une «littérature extrémiste». Certains leaders religieux officiant au Royaume-Uni ont également été formés en Arabie saoudite, toujours selon l'étude.
Le centre de recherche dénonce un manque d'informations disponibles sur le sujet, entretenu selon lui par le ministère de l'Intérieur britannique. Il rappelle que l'engagement pris en 2015 par le gouvernement conservateur d'analyser le financement étranger du fondamentalisme n'a donné lieu à aucune publication.
Il a exhorté le gouvernement britannique à lancer une enquête publique et à exiger davantage de transparence dans les flux financiers provenant de l'étranger, et notamment d'Arabie saoudite.
Ce pays est le premier partenaire commercial du Royaume-Uni au Moyen-Orient. Les exportations de biens et services britanniques y représentaient 7,4 milliards d'euros en 2015.
L'Arabie saoudite dément toute implication
Dans un communiqué, l'ambassade saoudienne à Londres a catégoriquement démenti les affirmations du rapport de la Henry Jackson Society.
«Nous ne tolérons pas les actions et l'idéologie du radicalisme violent, et nous ne nous arrêterons que lorsque ces organisations seront détruites», a-t-elle déclaré.
L'Arabie saoudite abrite les deux principaux lieux saints musulmans, La Mecque et Médine, et est régie par le wahhabisme, une version rigoriste de l'islam.