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Une des fondatrices de la «mosquée libérale» de Berlin sous protection après des menaces de mort

La cofondatrice de la première «mosquée libérale» de Berlin, ouverte aux hommes et aux femmes, ainsi qu'aux membres de la communauté LGBT, a été placée sous protection policière durant 24 heures après avoir reçu des centaines de menaces de mort.

L'allemande Seyran Ates, militante des droits des femmes, avocate et l'un des sept fondateurs du lieu de prière musulman de Berlin qui accueille hommes, femmes, membres de la communauté LGBT et où le voile intégral est banni a du bénéficier d'une protection policière. Elle aurait reçu plusieurs centaines de menaces de mort. 

Interrogée par RT, elle a déclaré ne pas être surprise par les réactions hostiles qu'a provoquée l'ouverture de ce lieu de culte. Car il constitue, selon elle, le «cœur» d'un mouvement qui enfreint les valeurs patriarcales.

«Je m'attendais à une telle réaction. Je m'attendais à ce que tous ne soient pas d'accord [avec l'ouverture du lieu de culte]. Je savais pertinemment que des hommes refuseraient que nous attaquions les valeurs patriarcales», a-t-elle déclaré aux journalistes de RT.

«Pour le moment, je n'ai reçu que des menaces, car je suis une des théoriciennes [du projet] et, pour ainsi dire, le cœur du mouvement. Mais c'est bel et bien un mouvement et les gens devraient le savoir», a-t-elle ajouté. Seyran Ates affirme également que, même si des personnes parviennent à l'arrêter, elles n'arrêteront pas le mouvement qui, selon elle, s'est mis en marche au quatre coins du monde.

Un mouvement naissant

La militante a expliqué par ailleurs que des mosquées similaires ouvriraient bientôt à en Allemagne, à Fribourg et Cologne, ainsi qu'en Suisse et à Oslo en Norvège, où un centre de prière similaire devrait ouvrir ses portes d'ici un an.

La mosquée libérale de Berlin, qui a ouvert ses portes dans la capitale allemande il y a moins d'un mois, permet notamment aux hommes et aux femmes de tous les courants musulmans de prier ensemble et accueille même des membres de la communauté LGBT.

Le centre permet même un prêche par des femmes-imams et interdit le port du voile intégral.

Cette conception libérale de la religion ne fait pas l'unanimité dans la communauté. Interrogé par RT, Mohammed Shafiq, directeur général de la Fondation islamique Ramadhan, basée à Manchester au Royaume-Uni a estimé que les traditions islamiques devaient prévaloir.

«Les femmes sont absolument essentielles à la vie de la mosquée, mais les prêches doivent être dirigés par un homme. Toute tentative de changer cela, c'est déformer 1 400 ans d'histoire islamique, et nous rejetons cela», a-t-il déclaré.

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