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Lost in translation : Jean Claude Juncker a -t-il vraiment qualifié le référendum grec de «cirque» ?

Le président de la Commission européenne a du mal à accepter la voix du peuple grec. Il a, en effet dit «ne pas comprendre» le résultat du vote. Mais considère-t-il vraiment que le référendum était un «cirque» ? Que voulait-il dire en vérité ?

Il semble que la victoire du «non» au référendum reste en travers de la gorge de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. Il aurait en effet déclaré que le référendum grec n’était qu’un «cirque fastidieu».

En savoir plus : les Grecs ont voté «Non» au référendum, et maintenant ?

Il a également admis ne pas «comprendre» le résultat, qualifiant l’intitulé posé de la question posée pour ce référendum était «incompréhensible». Il s’est montré menaçant, prévenant le «risque d’explosion» de l’euro, si les membres de la zone euro répondent favorablement aux quêtes des Grecs.

Le fameux qualificatif de «cirque» a immédiatement fait le tour de la blogosphère et de Twitter et a provoqué l'ire de beaucoup d'internautes. Ainsi, le hashtag #ExplainNoToJuncker est apparu sur twitter, vite devenu extrêmement populaire sur le réseau social.

Dans ces tweets, des internautes et citoyens grecs pour la plupart, tentent d'expliquer patiemment au dirigeant européen la raison de leur vote.

Certains tweets sortent des statistiques nationales soulignant l'état désastreux de l'économie grecque, d'autres sont des témoignages plus personnels.

D'autres encore utilisent l'humour pour répondre au désarroi de Jean-Claude Juncker.

La crise grecque a intensément impacté les gens autour du monde. Dans le tweet suivant, l'internaute publie une photo qui résume le désespoir du peuple hellène, qui l'a profondément marquée.

Qu'a dit Jean Claude Juncker en vérité ? :

Agacé par tant de rancune, Jean-Claude Juncker a fini par s'expliquer l'expression qui a fait s'indigner tant de monde.

Avant le sommet d'urgence mardi à Bruxelles, le Parlement européen a tenu une session à Strasbourg sur la question urgente de la crise grecque. Junker, très critique envers le gouvernement grec actuel et ses politiques, a prononcé un discours en disant que la question même du référendum de dimanche n'était pas claire, voire pas «légitime»

«La question qui a été posée au peuple grec repose sur quelque chose qui n'existe pas. Vous pourriez m'expliquer, vous, sur quoi portait la question exactement ?Peut-être que cela aurait l'aire d'un cirque», at-il dit .

Il a expliqué que le vote «non» concernait en réalité les mesures du programme de renflouement qui avaient en fait déjà expiré cinq jours avant le plébiscite. La date limite pour payer le prêt du FMI de 1,6 milliards d'euros ayant été fixée au 1er Juillet.

«On me dit que ce n'est pas un «non» à l'Europe, ni un «non»à l'Euro, mais que c'est un non aux propositions des institutions. Mais cela ne peut pas être un «Non» aux propositions des institutions, parce qu'elles n'étaient pas sur le table !», a-t-il ajouté.