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Le Canada ne serait donc pas le paradis de la tolérance?

Lundi, l’organisation Amnesty International a fait part de ses inquiétudes concernant le Canada, au Comité des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève. Pour en citer deux : la violence contre les femmes et les préoccupations liées a la loi C-51.

«Les besoins spécifiques des femmes autochtones sont négligés depuis trop longtemps». Rapport du rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme et des libertés fondamentales des populations autochtones à propos de sa mission au Canada, 2004.

11 ans plus tard, la situation ne s’est pas améliorée.

Les femmes et filles autochtones au Canada se retrouveraient face à de choquants niveaus de violence au moins 4 fois plus élevés que les autres selon le rapport  soumis par Amnesty International Canada au Comité des Droits de l’Homme. Plusieurs associations et commissions ont appelé à une enquête, publique sans réponse du gouvernement. 

Amnesty International recommande au Comité des Droits de l’Homme d’appeler lui aussi à une «enquête publique [au Canada] concernant la violence contre les femmes autochtones qui conduirait à un plan d'action national pour aborder la question».

En 2014, la gendarmerie royale du Canada a partagé ses données dans un rapport intitulé «les femmes autochtones disparues et assassinées».

«Dans le présent rapport, le nombre de cas déclarés à la police de femmes autochtones disparues et assassinées et de disparitions de femmes autochtones non résolues totalise 1 181 (164 disparitions et 1 017 homicides). (…) Ce total montre que les femmes autochtones sont sur-représentées parmi les femmes disparues et assassinées au Canada». 

«Le gouvernement fédéral a également mis en place toute une série de mesures qui portent atteinte à l’indépendance et à la liberté d’expression des organisations de la société civile, des groupes de surveillance, en plus des groupes et des personnes dont la recherche, les débats publics et le parrainage jouent un rôle essentiel pour la protection des droits humains», déclare le rapport de soumission d’Amnistie International Canada concernant la loi C-51.

Cette loi anti-terroriste a été vivement contestée à travers le pays par différentes manifestations. En effet, cette dernière donnerait plus de pouvoirs aux services de renseignements et à la police, laquelle a souvent était accusée de brutalité non-nécessaire.

Il s’agirait de la première fois depuis plus de 10 ans que le Canada soit soumis à une enquête l’ONU, de même que le Parti Conservateur en pouvoir. 

Le gouvernement de Stephen Harper aurait fait la sourde oreille aux inquiétudes de différentes organisations de droits de l’homme. De même que ceux enquêtant sur les disparitions et meurtres de femmes autochtones au Canada qui ont souvent rencontré des obstacles sur leur chemin. Ou pire, comme le cas de Loretta Saunders en 2014. Cette étudiante inuite, qui recherchait sur le sujet à l’Université Sainte Marie, à Halifax a été assassinée ainsi confirmant les statistiques et préoccupations d’Amnistie International.