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Les juifs réformés ne peuvent pas être appelés «juifs», selon un ministre israélien

Les remarques offensantes du ministre des Affaires religieuses David Azoulay ont fait enrager les leaders des mouvements juifs réformistes qui ont réclamé sa démission.

De l’avis du ministre des Services religieux David Azoulay, les juifs réformés ne peuvent pas être considérés comme de vrais juifs. C’est ce qu’il a estimé sur les ondes israéliennes de Army Radio.

«Le problème commence au moment où un juif réformé ne suit plus la religion israélienne. Je ne peux pas me permettre de qualifier une telle personne de juif», a déclaré le responsable, membre du parti orthodoxe Mizrahi Shas.

Il a continué en estimant qu’il existait tout simplement «des juifs qui se sont égarés du chemin, et nous devons tout faire pour que chaque juif revienne dans le giron du judaïsme et accepter chacun avec amour».

Les déclarations d’Azoulay ont fait suite à la décision du cabinet des ministres d’Israël de renverser l’initiative visant à faciliter le processus de conversion au judaïsme. Cette décision a mis à plat les tentatives du gouvernement précédent de briser le monopole ultra-orthodoxe en Israël et rendre le judaïsme plus inclusif.

Il ne s’agit pas de la première occasion où les remarques du ministre ont provoqué la polémique dans la communauté réformiste. Le mois dernier, Azoulay avait ouvert les hostilités depuis la tribune de l’hebdomadaire israélien Hayom en qualifiant le mouvement réformiste de «catastrophe pour la nation israélienne».

En réaction à ces propos, les leaders réformistes israéliens ont demandé dans une lettre urgente au Premier ministre Benyamin Netanyahou exigeant une réaction officielle à ces déclarations.

«Des millions de juifs réformés en Israël et dans la Diaspora en ont assez des viles attaques venant des hommes politiques ultra-orthodoxes», a déclaré le rabbin Gilad Kariv, directeur exécutif du mouvement progressiste en Israël, en réponse aux remarques d’Azoulay. «Si le ministre Azoulay ne peut agir au nom de tous les citoyens d’Israël, il doit démissionner».