«L'Agence mondiale antidopage (AMA) permet à l'Agence russe antidopage (RUSADA) de planifier et coordonner des tests. La RUSADA y est autorisée sous la supervision de l'équipe d'experts de l'AMA et de l'Agence antidopage du Royaume-Uni (UKAD)», a expliqué le 27 juin l'Agence mondiale antidopage dans un communiqué.
«C'est un grand pas en avant vers la réhabilitation totale de la RUSADA», s'est félicité le vice-Premier ministre russe, Vitali Moutko. «Nous nous engageons à créer une agence antidopage forte et indépendante qui, je l'espère, gagnera le respect et la reconnaissance de ses pairs», a-t-il ajouté, cité par l'agence de presse russe R-Sport.
En mai, l'AMA s'était félicitée des progrès de la RUSADA, suspendue depuis novembre 2015, pour mettre en place un programme de contrôle antidopage en conformité avec les règles internationales, annonçant que la RUSADA pourrait reprendre ses contrôles en juin.
«Il y a eu un énorme travail de fait et l'AMA va décider, à partir des conditions posées, si la RUSADA est en mesure de reprendre son programme de tests», avait expliqué le président de l'AMA Craig Reedie, évoquant même une levée totale de la suspension de la RUSADA pour l'automne.
L'AMA avait déclaré la RUSADA «non-conforme» sur la base du rapport indépendant sur le dopage dans l'athlétisme russe rédigé par l’ancien président de l'AMA Dick Pound. Ce dernier avait affirmé que l'agence antidopage russe avait aidé à dissimuler des cas de dopage impliquant des athlètes russes.
Le rapport du professeur canadien Richard McLaren, commandé par l'AMA et publié en juillet et décembre 2016, avait ensuite suggéré que le ministère russe des Sports et le Centre de préparation sportive des équipes nationales russes avaient pris part à un échange d’échantillons au sein du laboratoire antidopage accrédité par l’AMA à Moscou. Le rapport estimait en outre que le FSB était lui aussi impliqué dans la dissimulation ou l'altération des échantillons recueillis sur les sportifs lors des Jeux olympiques de Sotchi en 2014. Cependant, le rapport ne précisait pas comment le FSB serait parvenu à ouvrir les éprouvettes contenant les échantillons.
Ces allégations avaient conduit à l'exclusion des athlètes russes des Jeux olympiques de Rio après la suspension de la Russie par l'IAAF.
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De son côté, Moscou a fermement nié, ces deux dernières années, avoir organisé un système de dopage d'Etat pour ses athlètes. Ainsi, Vitali Moutko, qui était alors ministre des Sports, avait déclaré que les accusations de «conspiration institutionnelle» n'étaient pas étayées de preuves. Le président russe Vladimir Poutine avait de son côté fustigé la suspension des athlètes russes des JO de Rio, en soulignant qu’un certain nombre d’athlètes russes étaient pénalisés de manière injuste, alors qu’il n’y avait pas de preuves concrètes de dopage les concernant.
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