Le ministère des Affaires étrangères allemand a informé Ankara que les gardes du corps du président Erdogan impliqués dans des violences contre des manifestants pro-kurdes à Washington, étaient personæ non gratæ en Allemagne pour le prochain G20, d'après le journal Die Welt.
Plus tôt en juin, la police américaine avait émis un mandat d'arrestation contre 12 agents de la sécurité rapprochée du président, responsables de graves violences envers des manifestants qui brandissaient des pancartes du Parti pour l'union démocratique (PYD), en marge de la visite du président turc aux Etats-Unis le 16 mai dernier. Les policiers, dépassés, n'avaient pas pu empêcher les agents d'attaquer un groupe de militants pro-kurdes, pourtant pacifiques, qui se trouvaient à proximité du lieu de la visite. La rixe avait fait neuf blessés dont un grave.
Protégés par leur immunité diplomatique pendant la duré de la visite officielle, les agents identifiés par la police n'avaient pas pu être interpellés et avaient pu quitter les Etats-Unis sans être inquiétés.
Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson avait déclaré, par le biais d'un porte-parole, que les mandats d'arrêt émis à l'encontre des agents de sécurité envoyaient un «message clair» selon lequel les Etats-Unis ne tolèreraient pas que des individus utilisent l’intimidation et la violence pour «étouffer la liberté d’expression et l’expression politique légitime».
La Turquie, quant à elle, avait dénoncé les actes «agressifs et non professionnels» de la part de la police et des services de sécurité diplomatiques à l'encontre des gardes du corps du président Erdogan.
Interrogé par le quotidien Die Welt, des représentants du gouvernement allemand ont précisé que des mesures de précautions avaient été prises pour éviter un incident similaire à celui ayant eu lieu à Washington.
Les autorités allemandes redoutent des affrontements entre membres des communautés turque et kurde en marge du G20, qui se tiendra à Hambourg les 7 et 8 juillet. Selon Die Welt, la ville compterait environ 600 sympathisants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe considéré comme terroriste par Ankara.