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Une étude révèle un fossé entre élites et citoyens européens sur l’UE, l’immigration et l'islam

Les élites politiques, médiatiques et entrepreneuriales se disent nettement plus favorables à l’immigration et à l’Union européenne que les citoyens «ordinaires», révèle le nouveau sondage d’un célèbre institut britannique.

71% des élites des pays membres de l’Union européenne (UE) disent avoir bénéficié de l’intégration européenne, contre seulement 34% des autres citoyens, révèle une étude publiée le 20 juin par l’Institut royal des affaires internationales Chatham House, un célèbre think tank d’étude des problématiques internationales basé à Londres. 

Les élites largement plus favorables à l’immigration

Selon le sondage, réalisé entre décembre 2016 et février 2017, 57% des élites européennes estiment que l’immigration a été un bienfait pour leur pays, contre seulement 25% des citoyens «ordinaires».

La majorité des élites (58%) pense par ailleurs que les immigrés améliorent la vie culturelle de leur pays, contre 32% des citoyens non-élites. En outre, 30% des élites affirment que l’immigration a aggravé la criminalité, contre 51% des citoyens.

L’islam et le mariage gay également clivant

La présence de l'islam en Europe est également un sujet clivant entre les deux catégories de personnes, puisque 56% des citoyens disent vouloir stopper l’immigration en provenance de pays musulmans, contre 32% des élites. 55% des citoyens pensent par ailleurs que le mode de vie européen n’est pas conciliable avec celui des musulmans, contre 35% des élites.

Le fossé est également présent sur la question du mariage homosexuel, auquel 70% des élites se disent favorable, contre 56% des citoyens. Pour la peine de mort, en revanche, les citoyens ordinaires y sont plus favorables (43%) que les élites (18%).

Enfin, 32% des élites estiment que leur pays était mieux il y a 20 ans contre 54% des citoyens.

Dans son étude, l’Institut royal des affaires internationales a défini les élites comme une catégorie regroupant quatre types de personnes : les hommes politiques, les journalistes, les chefs d’entreprises et les dirigeants de la société civile (dirigeants d’ONG, d’associations, de syndicats ou d’universités).

Les personnes interrogées sont issues de 10 pays européens, parmi lesquels la France, l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni. Au moins 1 000 personnes ont été interrogées dans chaque pays.

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