Varoufakis ne s’est jamais montré disposé à accepter les demandes des créanciers à la nation accablée par la dette. Il a refusé à plusieurs reprises le plan de sauvetage proposé par la troïka des créanciers internationaux en les qualifiant de «comité construit sur un fondement pourri».
Le «marxiste erratique» autoproclamé aurait apparemment été prêt à se mutiler plutôt que d’accepter les termes de l’accord proposés par la troïka.
«Autant me faire couper un bras» plutôt que de signer un accord sans restructuration de la dette.
C’est ce qu’il a dit dans une interview à Bloomberg, en ajoutant que le peuple de la Grèce est fatigué de «perdre sa dignité en signant des accords et faisant des promesses qui ne peuvent pas être honorées. Parce que le financement n’est pas correct».
Mais il ne s’est pas arrêté là. Au lendemain de la fameuse interview, Varoufakis a décrit les relations des créanciers avec la Grèce de «terrorisme», dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo.
«Ce qu’ils font avec la Grèce a un nom : terrorisme».
«Pourquoi nous ont-ils forcé à fermer les banques ? Pour faire peur au peuple. Et quand il s’agit de semer la terreur, ça s’appelle terrorisme», a déclaré le désormais ex-ministre des Finances.
Même après sa démission surprise, Varoufakis a promis :
«Je porterai le dégoût des créanciers avec fierté».
«Après l'annonce des résultats du référendum, on m'a informé d'une certaine préférence de certains membres de l'Eurogroupe et de partenaires et associés […] pour mon absence des réunions. Une idée que le Premier ministre [Alexis Tsipras – NDLR] a jugé potentiellement utile à l'obtention d'un accord. Pour cette raison, je quitte le ministère des Finances aujourd'hui», a-t-il annoncé dans une déclaration en ligne.
Une des raisons de sa démission aurait été un conflit amer avec Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, qui regroupe de tous les ministres des Finances de la zone euro.
Une des raisons de sa démission aurait été un conflit amer avec Jeroen Dijsselbloem le président de l’Eurogroupe, qui regroupe de tous les ministres des Finances de la zone euro.
Les Grecs ont été surpris et déçus en apprenant la démission de leur ministre «rebelle».
«Varoufakis est le numéro 1», «Les européens veulent la tête de Varoufakis», «Varoufakis est le meilleur», ont lancé les habitants d’Athènes au correspondant de RT Ilia Petrenko.
Cependant, dans le cœur de ses admirateurs, Varoufakis restera toujours le ministre le plus rock’n’roll. Par exemple, ce n’est pas en voiture qu’il est allé discuter de sa démission avec Alexis Tsipras, mais en moto, comme à son habitude.
Varoufakis a joué selon ses propres règles et a toujours eu l’apparence d’une «rock star» de la politique, portant souvent un sac à dos, mais jamais de cravate.
Et c’est clairement un séducteur :
Ces heurts avec l’UE et son homologue allemand Wolfgang Schauble sur la dette d’Athènes à la troïka des créanciers européens ne sont pas passés inaperçus par la chaine allemande ZDF, qui a créé la vidéo «V for Varoufakis».
«Il est le fils perdu de Zeus avec un cœur de pierre», «Son corps appelle au sexe», «Sa veste en cuir est faite de la peau de chiots de bergers allemands», «Il ne négocie pas, il botte des culs». Voici quelques-unes des paroles du tube «V pour Varoufakis» qui fait sensation sur la toile.
Sa popularité dépasse les frontières. Ses admirateurs ont pris un malin plaisir à détourner des photos de lui en Spock de Star Trek, en Superman, ou encore John McClane de la franchise Die Hard et bien d’autres personnages masculins débordant de testostérone.
Et même si Varoufakis a quitté son poste ministre des Finances, cette Légende grecque ne sera jamais oubliée.