Le fondateur et directeur général de la société Uber, Travis Kalanick, a annoncé son départ définitif de la direction de la société, mercredi 21 juin, après avoir déjà annoncé la semaine précédente qu'il se mettait en retrait en raison du décès accidentel de sa mère.
Travis Kalanick avait aussi évoqué à cette occasion son besoin de «réfléchir et travailler sur [lui]-même» pour «devenir le patron dont cette entreprise a besoin et que [les salariés] méritent», avait-il ajouté.
Ces efforts semblent ne pas avoir été suffisants puisque selon le New York Time, cinq investisseurs (dont un des plus gros actionnaires) ont réclamé sa démission dans une lettre remise la veille à la direction générale.
Agé de 40 ans, l'entrepreneur a régulièrement été blâmé tant pour ses techniques managériales douteuses, que pour ses blagues graveleuses et sexistes. Il avait déjà eu à s'excuser en mars dernier en raison de scandales à répétition, notamment une altercation avec un chauffeur de l'entreprise concernant sa politique tarifaire. Ses plaisanteries sur ses conquêtes féminines au sein de l'entreprise avaient aussi suscité la polémique.
En février, les révélations d'une ingénieure se disant victime de harcèlement sexuel avaient largement alimenté l'image d'une société aux pratiques managériales contestables. Le groupe est aussi accusé d'avoir volé des technologies sur les voitures autonomes et d'utiliser un logiciel secret pour permettre à ses chauffeurs d'éviter les autorités.
Bien qu'ayant subi des revers en 2016, en devant abandonner le marché chinois, la société de location de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) affiche une valorisation de quelque 70 milliards de dollars et est présente dans 500 villes à travers le monde. La fortune personnelle de Travis Kalanick est par ailleurs estimée à 6,3 milliards de dollars.
Le départ de son emblématique fondateur et patron semble donc donner du plomb dans l'aile de cette société dont le numéro deux, Emil Michael, a lui aussi du démissionner en juin 2017 car jugé en grande partie responsable de la culture d'entreprise agressive et sexiste régnant chez Uber.
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