«Nous ne cherchons ni l'isolement de la Russie du reste de l'Europe, ni son affaiblissement économique», a affirmé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian lors d'une conférence de presse commune avec son homologue russe Sergueï Lavrov, le 20 juin.
«Il faut d'abord se comprendre», a-t-il affirmé, appelant à plus de pragmatisme entre les deux pays. «[Avant l'arrivée au pouvoir du président français Emmanuel Macron], il manquait peut-être un esprit de confiance pour mieux se comprendre», a-t-il ajouté.
«La confiance veut dire la franchise, et la franchise veut dire le respect», a encore fait valoir le chef de la diplomatie française, après une rencontre où les deux chefs de la diplomatie ont fait assaut d'amabilités, Jean-Yves Le Drian parlant de «son ami» Sergueï Lavrov.
Un processus consultatif permanent sera créé entre Paris et Moscou sur des problématiques liées à la Libye et au Yémen, a de son côté annoncé Sergeï Lavrov. «Si nous sommes tous honnêtes, si nous avons tous pour but de lutter contre le terrorisme, nous avons tous les moyens pour empêcher que la situation se transforme en chaos», a-t-il affirmé en référence au conflit syrien.
«Nous partageons les mêmes responsabilités pour la paix», a répondu Jean-Yves Le Drian. «La France et la Russie ne souhaitent pas que le continent européen connaisse un accès d'instabilité», a-t-il poursuivi, invitant «son ami» Sergueï Lavrov à Paris.
Lors de sa rencontre à Versailles fin mai avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron avait proposé de renforcer le partenariat avec la Russie pour «gagner la guerre contre le terrorisme» en Syrie.
S'il s'agit de la première visite en Russie du ministre français depuis qu'il a été nommé aux Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian s'est déjà rendu à Moscou pour rencontrer, lorsqu'il était à la Défense, son homologue russe Sergueï Choïgou.