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Une policière israélienne meurt dans une attaque au couteau, les trois assaillants tués

Une policière israélienne a été tuée le 16 juin près de la Vieille ville de Jérusalem dans une attaque au couteau, les trois assaillants présumés ont été abattus, a fait savoir la police israélienne. Daesh a revendiqué l'assaut, mais le Hamas dément.

«Une policière aux frontières a été grièvement blessée dans une attaque à la porte de Damas [l'une des entrées principales de la Vieille ville de Jérusalem]», a annoncé le porte-parole de la police Micky Rosenfeld dans un communiqué du 16 juin. «Trois terroristes arabes ont été abattus par des unités de police», a-t-il ajouté.

Quelques heures plus tard, la police a déclaré que la policière, âgée de 23 ans, était morte à l'hôpital des suites de ses blessures. 

Dans la soirée, le groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque. Dans un communiqué en ligne obtenu à Beyrouth, au Liban, Daesh a salué les «lions du califat» qui ont «attaqué un rassemblement de juifs», une opération durant laquelle les trois assaillants ont été abattus par des policiers israéliens. «[Cette attaque] ne sera pas la dernière», a prévenu Daesh.

Néanmoins, le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), la gauche historique palestinienne, ont affirmé que les trois assaillants étaient issus de leurs rangs. «La revendication de l'Etat islamique est une tentative de brouiller les cartes», a assuré dans un communiqué Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas. L'attaque, a-t-il ajouté, a été menée par «deux résistants palestiniens du Front populaire de libération de la Palestine et un troisième du Hamas».

Enfin, la police israélienne n'a trouvé aucun lien entre les assaillants et quelque groupe terroriste ou organisation que ce soit, a rapporté l'agence Reuters.

Selon la police, deux assaillants ont ouvert le feu sur un groupe de policiers qui ont répliqué, tandis qu'un troisième a poignardé une policière à quelques mètres de là, avant d'être abattu. Une source médicale a ajouté que quatre personnes avaient également été blessées. 

Le chef de la police de Jérusalem, Yoram Halevy, a identifié les trois assaillants comme des Palestiniens de Cisjordanie.

Le service de sécurité intérieure israélien Shin Beth a pour sa part affirmé que les trois assaillants étaient originaires d'un village près de Ramallah et avaient déjà été impliqués dans le passé dans des «activités terroristes». Deux d'entre eux sont nés en 1998 et un en 1999.

Selon le communiqué de Daesh, diffusé dans la nuit sur le réseau social Telegram, les assaillants abattus seraient «les frères Abou al-Barra al-Maqdissi, Abou Hassan al-Maqdissi et Abou Rabah al-Maqdissi».

Un quatrième Palestinien originaire de Hébron (sud de la Cisjordanie occupée), Amer Badawi, qui avait été décrit dans un premier temps par les forces de sécurité palestiniennes comme l'un des assaillants, était en fait un passant et a été blessé par les tirs avant d'être transporté à l'hôpital pour y être soigné, selon la police israélienne.

Une vague de violence qui dure depuis un an et demi

L'attaque a eu lieu dans un contexte bien particulier. Des dizaines de milliers de Palestiniens de Jérusalem-Est et de Cisjordanie occupée assistaient en effet à des prières sur le site de la mosquée Al-Aqsa, à l'occasion du troisième vendredi du mois de jeûne du ramadan.

La mosquée se trouve à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël. Cette annexion n'est pas reconnue par l'ONU.

Le Hamas a estimé que cette attaque «était une preuve de la révolution que mènent les Palestiniens contre l'ennemi».

Israël a assoupli les restrictions d'entrée des Palestiniens de Cisjordanie à Jérusalem à l'occasion du ramadan.

Mais «un grand nombre de jeunes [palestiniens] entrent sans permis, ils profitent du ramadan pour se rendre à Jérusalem», a déclaré Yoram Halevy aux médias sur les lieux de l'attaque.

Les Territoires palestiniens et Israël sont le théâtre d'une vague de violences qui a causé la mort depuis le 1er octobre 2015 de 272 Palestiniens, 42 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Erythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l'AFP.

La plupart des Palestiniens tués sont les auteurs ou auteurs présumés d'attaques anti-israéliennes, souvent commises à l'arme blanche par de jeunes gens isolés.