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Dernier délai pour les négociations sur le nucléaire iranien : «rien n’est clair pour le moment»

A la veille de la date butoir des négociations sur le programme nucléaire de l’Iran, le groupe 5 + 1 et Téhéran doivent essayer de surmonter leurs différends afin d’éviter une nouvelle prolongation.

Alors que les représentants des négociateurs internationaux et de l’Iran se réunissent aujourd’hui à Bruxelles, des tensions continuent de surgir entre les parties, qui affirment néanmoins être «à portée de main d’un accord historique». Selon le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif cité par RIA Novosti, «rien n’est clair pour le moment». «Il reste toujours quelques points de divergence, mais nous y travaillons intensivement», a-t-il déclaré lundi à Vienne.

Parmi ces points de divergence, un des plus importants est le calendrier de la levée des sanctions occidentales contre l’Iran imposés dès la genèse de son programme nucléaire, qui impliquent notamment l’interdiction des investissements étrangers directs dans son industrie gazière et pétrolière, ainsi que des importations de tout matériel militaire et nucléaire. Les Etats-Unis exigent une levée par étapes, dont le rythme dépendrait de la mise en œuvre du futur accord par Téhéran, alors que ce dernier réclame la levée immédiate de toutes les sanctions. Cependant, d’après une source citée par Kommersant, les négociateurs ont élaboré lundi un mécanisme de levée des sanctions internationales, qui permettrait à l’Iran de bénéficier de leur annulation immédiate en échange de la possibilité de leur réimposition par le Conseil de Sécurité de l’ONU si ce dernier estime que Téhéran n’exécute pas les termes de l’accord.

Néanmoins, d’après une autre source diplomatique haut placée, l’Iran a insisté lundi pour que «la discussion et le règlement de tous les problèmes techniques, s’ils surgissent, aient lieu dans le cadre de l’Agence [internationale de l’énergie atomique]». «Nous sommes contre la transmission de ces question au Conseil de sécurité de l’ONU», a déclaré la source aux journalistes.

Pendant que les négociations au niveau des chefs de la diplomatie se déroulent à Vienne, les membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dont le vice-président de l’organisation Tero Varjoranta et son principal coordinateur Cornel Feruta sont arrivés en Iran pour une visite d’un jour, ont fait savoir les médias locaux. Les responsables entendent «discuter des détails des arrangements atteints lors de la récente visite du président de l’AIEA à Téhéran», selon le porte-parole de l’agence cité par une radio iranienne.

Les pourparlers autour du nucléaire iranien se prolongent déjà depuis vingt mois, la date de l’accord ayant déjà été plusieurs fois reportée. Alors que s’approche la fin du délai des négociations, qui a déjà été prolongé d’une semaine, la délégation iranienne a fait savoir que ses membres étaient prêts à rester dans la capitale autrichienne au-delà de cette date.

«Nous ne croyons pas que le 7 juillet est la date butoir pour l’accord», a déclaré lundi un haut responsable de la diplomatie iranienne, en ajoutant cependant que toutes les parties s’opposent à ce que les négociations prennent du retard.

Le conflit diplomatique autour du programme nucléaire iranien date de 2003, lorsque les Etats-Unis ont accusé l’Iran, qui a eu auparavant accès aux technologies nucléaires, de travailler clandestinement à la création d’une bombe atomique. Téhéran dénonce ces accusations, en soulignant le caractère exclusivement pacifique de son programme nucléaire.