Les accusations de Donald Trump, pointant le Qatar comme soutien du terrorisme, ne semblent pas avoir affaibli les liens entre les Etats-Unis et l'émirat. Deux navires de l'US Navy sont arrivés au port Hamad, au sud de Doha, pour «participer à un exercice conjoint avec la marine» du Qatar, selon le ministère de la Défense de l'émirat.
Parallèlement, le Pentagone a annoncé le 14 juin que le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, et son homologue qatari, Khaled Al-Attiyah, avaient conclu un accord pour la vente d'avions de combat F-15.
«La vente pour un montant de 12 milliards de dollars va donner au Qatar une technologie de pointe et améliorer la coopération sécuritaire [...] entre les Etats-Unis et le Qatar», a déclaré le ministère de la Défense américain.
Cette coopération est déjà poussée puisque les Etats-Unis disposent d'une grande base aérienne dans le désert du Qatar, où se trouve aussi le siège du Centcom, le commandement central américain qui dirige les opérations contre Daesh, actuellement visé par des offensives en Syrie et en Irak.
James Mattis et Al-Attiyah ont souligné «l'importance de désamorcer les tensions pour que tous les partenaires dans la région du Golfe puissent se concentrer sur les prochaines étapes afin d'atteindre [leurs] objectifs communs», selon le communiqué américain.
Ces annonces ont été faites dix jours après le début de la crise diplomatique qui oppose le Qatar à l'Arabie saoudite et ses alliés. Ces derniers ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques, accusant Doha de «soutenir des organisations extrémistes» et de se rapprocher de l'Iran, grand rival des pétromonarchies sunnites de la région.
Lors de son premier déplacement à l'étranger fin mai, en Arabie saoudite, le président Trump avait fait du combat contre l'extrémisme islamiste la priorité de Washington.
Depuis que la crise a éclaté dans le Golfe, Washington souffle le chaud et le froid. Donald Trump a donné l'impression de prendre le parti de l'isolement du Qatar, qu'il a accusé de financer «le terrorisme à un très haut niveau». Mais le département d'Etat et le Pentagone ont multiplié de leur côté les appels à l'apaisement et au dialogue.
Un ballet diplomatique se poursuit pour trouver une issue à cette escalade des tensions durant laquelle les adversaires de Doha ont fermé leurs frontières aériennes, maritimes et terrestres avec le Qatar. Doha a dénoncé un «blocus» et des conséquences «inacceptables» pour la population.