«Auschwitz est une leçon montrant que tout doit être fait pour protéger ses citoyens», a déclaré Beata Szydlo, Premier ministre polonais, le 14 juin, lors d’une cérémonie commémorant les 77 ans de l’arrivée des premiers convois de prisonniers au camp nazi d’Auschwitz-Birkenau.
Résonnant comme une défense de la politique anti-immigration prônée par son gouvernement, qui va faire l’objet d’une procédure de la Commission européenne pour avoir refusé d’accueillir son quota de demandeurs d’asile, la remarque a fait réagir ses opposants.
«De tels mots dans un tel endroit ne devraient jamais sortir de la bouche d’un Premier ministre polonais», a tweeté Donald Tusk, président du Conseil de l’Europe et lui-même ancien Premier ministre de la république de Pologne.
L’ancien ministre de la Défense polonais Tomasz Siemoniak a pour sa part estimé que les propos de Beata Szydlo étaient une «honte».
Le porte-parole du gouvernement polonais Rafal Bochenek a rétorqué qu’il fallait juger dans son entièreté le discours du Premier ministre, qui déclarait également qu’il était du devoir des hommes politiques de s’assurer que «des événements si terribles que ceux qui ont eu lieu à Auschwitz et à d’autres endroits de martyre n’arrivent plus jamais».
La cérémonie lors de laquelle Beata Szydlo s’exprimait a été marquée par l’inauguration d’un nouveau musée, devant l’enceinte d’Auschwitz-Birkenau, dédié aux Polonais venus en aide aux prisonniers du camp nazi.
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