WikiLeaks, le site qui révèle au grand jour des fuites d’informations secrètes, a publié samedi de nouveaux témoignages sur les programmes d’espionnage menés par les Américains qui ciblaient, cette fois-là, 29 fonctionnaires clés du Brésil. La liste comprend non seulement les numéros de la présidente Dilma Rousseff mais aussi celui de son assistant, de son secrétaire, de son chef du personnel et même celui de son avion présidentiel.
Les ministres brésiliens des Finances et le gouverneur de la Banque centrale du Brésil font également partie de la liste, comme l’indiquent les nouvelles publications.
Parmi les cibles économiques de la NSA, il y avait Nelson Henrique Barbosa Filho, le ministre du Plan, du Budget et de la Gestion, et Antonio Palocci, le chef actuel du personnel, qui avait travaillé comme ministre des Finances sous la présidence Lula.
Cependant, il n’y a aucune information sur la période durant laquelle les écoutes ont été mises en place par la NSA, ainsi on ne peut pas dire avec certitude si les services américains de renseignement ont espionné le Brésil dans le passé ou bien s’ils le font toujours à présent.
«Notre publication d’aujourd’hui montre que les Etats-Unis ont un long chemin à parcourir pour prouver que leur surveillance sur les gouvernements «amis» est terminée. Washington n’a pas seulement ciblé la présidente Rousseff, mais aussi les figures clés du gouvernement dont elle parle chaque jour», lit-on dans le commentaire de Julian Assange, rédacteur en chef de WikiLeaks.
Les derniers rapports de Wikileaks interviennent juste quelques jours après la visite de la présidente aux Etats-Unis qui avait pour but de mettre fin au refroidissement des relations entre les deux pays causées par un autre scandale d’espionnage qui a eu lieu en 2013.
Le réchauffement récent des relations entre les Etats-Unis et le Brésil fait suite au sommet des Amériques au Panama qui s’est tenu en avril dernier, où le président Barack Obama a assuré à son homologue brésilienne que les Américains n’allaient plus espionner les leaders «amis».
Ces nouvelles révélations poursuivent une série de récentes dénonciations sur l’espionnage des Américains sur les hauts fonctionnaires de différents pays.
Le 1er juillet, Wikileaks a révélé que la NSA avait procéder aux écoutes téléphoniques de responsables allemands. En juin dernier, le site internet avait dévoilé le contenu de documents top secret de la NSA indiquant que les services de renseignement américains avaient espionné et écouté les conversations officielles et personnelles des trois derniers présidents de la République française : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ainsi que les ministres français et allemands de l’Economie.