«Vous nous prenez nos retraites, nos droits et vous me demandez quelque chose gratuitement ?» Madam Velma, diseuse de bonne aventure, a fraîchement reçu Boris Johnson, ex-maire de Londres et ministre des Affaires étrangères britannique. Ce dernier, en campagne sur le terrain le 7 juin, s'est risqué à demander à une voyante de prédire le résultat des élections législatives anticipées déclenchées par le Premier ministre Theresa May, et ce devant une caméra de la chaîne ITV.
«Je ne vous dirai rien gratuitement», lance encore la voyante, sur le seuil de son échoppe, embarrassant Boris Johnson, forcé de rire jaune.
Parmi les mesures proposées par Theresa May, celle prévoyant de faire payer aux retraités les frais de maison de retraite à hauteur de la valeur de leur habitation principale, avec un plafond de 100 000 livres, a fait beaucoup de dégâts dans l'opinion publique. Devant le tollé, le Premier ministre a dû d'ailleurs, en pleine campagne électorale, renier cette proposition, surnommée «dementia tax», taxe de démence en anglais.
Quelque 47 millions de Britanniques sont appelés à participer aux élections législatives ce 8 juin, déclenchées trois ans avant le terme de la législature par Theresa May. Celle-ci espère ainsi obtenir une majorité renforcée pour négocier le Brexit avec les 27. A la suite d'une campagne marquée par plusieurs faux-pas ainsi que les attentats de Manchester et de Londres, l'avance dans les sondages des conservateurs sur les travaillistes s'est considérablement réduite, rendant l'issue du scrutin plus incertaine.