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L'Eurotunnel bloqué par des migrants

150 migrants ont tenté de traverser la Manche clandestinement, dans la nuit du samedi 3 au vendredi 4 juillet, créant un blocage majeur sur le site de l'Eurotunnel.

Fuir vers l'Eldorado. C'est l'objectif de ces migrants qui ont pris d'assaut les trains de transports de fret, samedi 3 juillet au soir. A plusieurs reprises, ils ont essayé de pénétrer sur le site très sécurisé du tunnel de Calais. Le but : parvenir en Angleterre, qu'ils sont nombreux à voir comme un Eldorado. Une situation qui a créé de fortes perturbations de circulation sur l'axe reliant les deux côtes de la Manche.

Les migrants étaient principalement originaires de l’Érythrée, de l’Éthiopie, du Soudan et de l'Afghanistan. Chassés de leur pays par les conflits armés, ils ont trouvé un refuge temporaire à Calais. Ils cherchent à rejoindre Londres où la circulation des individus, notamment des sans-papiers, est beaucoup moins réglementée que dans l'hexagone. Les intrusions ont commencé à 22h30 et la circulation a repris son cours vers 00h45, alors que de longues files de véhicules s'étaient formées devant les quais d'embarquement.

Le quotidien du Calaisis

D'après des sources préfectorales, les tentatives d'intrusions de migrants sur le site de l'Eurotunnel sont quotidiennes. «On doit vérifier, on regarde chaque wagon, chaque navette», a précisé le porte-parole de la préfecture. Des propos corroborés par la société Eurotunnel, dont le porte-parole parle de «tentatives d'intrusion tous les soirs», ajoutant que «nous adaptons note système de transport pour assurer le meilleur niveau de sécurité et faire tourner nos trains».

La situation n'est en effet pas nouvelle. Un conflit continue d'exister, dans le nord de la France, entre les autorités qui tentent de chasser les migrants et démanteler leurs camps, et les associations locales qui cherchent à leur venir en aide. Les intrusions, motivées par la précarité de la situation des migrants en France et l'appel d'une Grande-Bretagne moins rigide, amènent à chaque fois les candidats à l'exil à prendre de nouveaux risques. Alors que la crise migratoire a pris des proportions inédites, avec notamment le démentellement des camps de migrants à Paris, la maire de Calais, Natacha Bouchart, mène en combat face à l'Europe comme face aux autorités britanniques. L'élue municipale estime que le Royaume-Uni ne prend pas ses responsabilités dans la crise migratoire, laissant la ville de Calais dans une situation des plus délicates.

Au mois de juin, un migrant avait trouvé la mort alors qu'il tentait de monter dans un train en marche. L'homme avait été projeté contre un pylône en béton. Aujourd'hui, la ville de Calais compte environ 3 000 migrants prêts à traverser clandestinement la Manche pour rejoindre les îles britanniques.