Jeudi 8 juin
Mercredi 7 juin
En pleine crise entre Doha et ses voisins, le Parlement d'Ankara a voté ce 7 juin la mise en oeuvre d'un accord existant permettant le déploiement de troupes sur une base turque au Qatar, rapporte l'AFP.
Le Qatar est en pourparlers avec la Turquie et l'Iran pour s'approvisionner en eau et en nourriture, selon une source officielle citée par Reuters.
Le petit émirat du Moyen-Orient pourrait être à court de vivres en l'espace de deux jours, après l'arrêt des livraisons de ses deux principaux fournisseurs : les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite.
Mardi 6 juin
Le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que le fait d’isoler le Qatar par des sanctions ne résoudrait pas les problèmes. Il a ajouté qu’Ankara ferait tout ce qui était en son pouvoir pour résoudre la crise, sans donner davantage de détails.
«Nous allons poursuivre et développer nos relations avec le Qatar, comme avec tous nos amis qui nous ont soutenus dans les moments les plus difficiles, notamment le putsch du 15 juillet», a-t-il conclu.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, que Moscou invitait à résoudre cette situation de crise par la diplomatie et la politique, et surtout par le dialogue.
La coopération, principalement économique, entre la Russie et le Qatar, a également été évoquée par les deux dirigeants lors d’un appel téléphonique, a rapporté le gouvernement russe.
Emmanuel Macron a appelé «à l'unité et à la solidarité» entre les pays du Golfe, lors d'un entretien téléphonique avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a indiqué l’Élysée dans un communiqué.
Rappelant «l'importance de préserver la stabilité dans la région», il a affirmé «la disponibilité de la France à rester en contact avec toutes les parties prenantes» afin de favoriser l’apaisement.
Le ministère français des Affaires étrangères a pour sa part souhaité que «les tensions actuelles dans la région du Golfe soient résolues par le dialogue», alors que Paris entretient de bonnes relations commerciales avec les pays concernés par cette crise diplomatique avec le Qatar.
Le chef de la diplomatie saoudienne Adel Al-Jubeir a déclaré le 6 juin à Paris : «Ils [le Qatar] doivent changer de politique […] arrêter de soutenir les groupes extrémistes, de s'ingérer dans les affaires d'autres pays, arrêter d'encourager des politiques hostiles ou des médias hostiles.»
Il a ensuite reproché à Doha de soutenir le Hamas «dont les dirigeants se trouvent au Qatar», mais aussi les Frères musulmans «que plusieurs pays considèrent comme une organisation terroriste».
Interrogé sur une éventuelle médiation française, le ministre saoudien qui a rencontré son homologue français Jean-Yves Le Drian, a répondu que la crise avec le Qatar était «une affaire interne aux pays du Conseil de coopération du Golfe».
L'émir de Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, se rend en Arabie saoudite pour une médiation entre Doha et Ryad qui a rompu cette semaine, ainsi que plusieurs de ses alliés, avec le Qatar, ont annoncé des députés koweïtiens.
«L'émir se rend aujourd'hui (mardi) en Arabie saoudite, nous prions Dieu pour l'aider à sauvegarder l'unité du Golfe», a déclaré devant le Parlement, le député Ali al-Deqbasi.
La France a appelé à la reprise du dialogue entre le Qatar et ses voisins arabes. «La France souhaite que les tensions actuelles soient résolues par le dialogue», a a ainsi fait valoir le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ce 6 juin 2017. Ce dernier doit rencontrer ses homologues saoudien et qatari ce même jour, ainsi qu'un représentant du prince héritier d'Abu Dhabi le lendemain 7 juin.
Le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash, dont le pays a rompu avec le Qatar, a réclamé «une feuille de route avec des garanties» pour pouvoir reprendre langue avec Doha.
«Il faut rétablir la confiance après la rupture des engagements pris (auparavant). Il faut une feuille de route avec des garanties», a écrit Anwar Gargash sur son compte Twitter, soulignant qu'après la crise de 2014, «il est nécessaire de définir un cadre d'avenir pour consolider la sécurité et la stabilité dans la région».
Le ministre n'a pas précisé la nature des garanties exigées.
Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, en pleine tourmente diplomatique avec l'Egypte et les monarchies du Golfe, a appelé au dialogue et assuré que ses liens avec les Etats-Unis resteront forts.
Moins de 24 heures après la décision lundi matin de l'Arabie saoudite, de Bahrein, des Emirats arabes unis (EAU), du Yémen, de l'Egypte et des Maldives de rompre tous leurs liens diplomatiques avec Doha, Mohammed bin Abdul Rahman a appelé «à un dialogue ouvert et honnête» pour résoudre cette crise.
S'exprimant de la cadre d'un discours diffusé par la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, le chef de la diplomatie de l'émirat a insisté sur le fait qu'il n'y aura pas «d'escalade» de la part du Qatar, allié de longue date des Etats-Unis malgré les soupçons de Washington sur la proximité entre Doha et des groupes comme le Hamas palestinien ou la confrérie des Frères musulmans.
«Notre relation avec les Etats-Unis est stratégique», a insisté Abdul Rahman. «Il y a des choses sur lesquelles nous ne sommes pas d'accord, mais les secteurs dans lesquels nous coopérons sont plus nombreux que ceux dans lesquels nous divergeons», a-t-il ajouté, sans plus de précision.
Le Qatar héberge notamment la plus grande base aérienne américaine dans la région, base cruciale dans le cadre du combat de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique en Syrie et Irak, et l'émirat a été désigné comme pays hôte de la Coupe du monde de football 2022.
L’Algérie a prôné le dialogue entre le Qatar et ses voisins du Golfe, après la rupture des relations avec Doha, décidée par l'Arabie Saoudite et ses alliés. Le ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué cité par l'agence APS, a appelé «l’ensemble des pays concernés à adopter le dialogue comme seul moyen de régler leurs différends».
Le pays, qui entretient de bonnes relations avec le Qatar, a exprimé sa «grande préoccupation» face à cette crise et ses «répercussions sur l’unité et la solidarité du monde arabe». L'Algérie se dit cependant confiante sur le fait que «les difficultés actuelles» ne sont que «conjoncturelles et que la sagesse et la retenue finiront par prévaloir».
Le ministère invite les «pays» et les «peuples arabes» à faire preuve de «solidarité» et d'«unité» pour faire face aux défis «dont le terrorisme n’est pas des moindres».
Qatar Airways a annoncé avoir, à son tour, suspendu sine die tous ses vols vers l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte au lendemain de la rupture par ces quatre pays des relations diplomatiques avec Doha, accusé de «terrorisme».
Dans un communiqué publié sur son site internet, la compagnie qatarie précise que la suspension des vols vers les quatre pays sera en vigueur «jusqu'à nouvel ordre». Dans un premier temps, elle avait annoncé une suspension de vols le 5 juin jusqu'à 23h59 GMT.
Elle indique aux clients affectés par la suspension des vols qu'ils peuvent soit se faire rembourser leurs billets soit réserver des places vers d'autres destinations.
Les compagnies aériennes d'Arabie saoudite, des Emirats, de Bahreïn et d'Egypte ont pour leur part suspendu sine die tous leurs vols à destination ou en provenance du Qatar.
Lundi 5 juin
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a exprimé «de sérieuses inquiétudes» au sujet du «regain de tensions dans le monde arabe». Au cours d'une discussion avec le ministre des Afaires étrangères qatari, le ministre russe a appelé à «surmonter les contradictions en s'asseyant à la table des négociations».
L'Egypte a annoncé la suspension des liaisons aériennes avec le Qatar, après avoir rompu ses relations diplomatiques avec le riche émirat gazier accusé de soutenir le terrorisme.
La décision, annoncée par le ministère de l'Aviation civile dans un communiqué, sera appliquée dès mardi 6 juin à 06h (heure locale) jusqu'à nouvel ordre. Six compagnies aériennes du Golfe ont annoncé une décision similaire dans la journée.
L'Egypte a demandé à l'ambassadeur du Qatar au Caire de quitter le pays sous 48 heures, après avoir rompu ses relations diplomatiques avec le riche émirat gazier accusé de soutenir le terrorisme.
Le chargé d'affaires égyptien à Doha a également été rappelé et devrait rentrer au Caire dans les mêmes délais, a annoncé le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'Iran a appelé le Qatar et ses voisins du Golfe à un dialogue franc pour résoudre leurs différends, après la rupture des relations diplomatiques avec Doha décidée par l'Arabie saoudite et ses alliés.
«La résolution des différends dans les pays de la région, y compris les problèmes actuels entre les trois voisins du Qatar et ce pays, n'est possible que par des moyens politiques et pacifiques, ainsi qu'un dialogue franc entre les parties», annonce un communiqué de Bahram Ghasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
«L'usage de sanctions dans le monde interdépendant d'aujourd'hui est inefficace, inacceptable et condamnable», a-t-il ajouté.
L'Iran se dit inquiet de la situation ainsi créée et demande à tous de «tirer partie des expériences amères dans la région, d'éviter l'émotion et de s'en remettre à la sagesse afin d'aller vers la paix et la désescalade», a affirmé le porte-parole.
Selon lui, les tensions «ne bénéficient à aucun gouvernement de la région et menacent les intérêts de tous» alors que le Moyen-Orient et le monde «souffrent de l'expansion du terrorisme».
La Turquie, qui entretient des rapports étroits avec les monarchies du Golfe, a prôné le dialogue et s'est déclarée prête à y aider, pour régler la crise née de la rupture par l'Arabie saoudite et ses alliés de leurs relations diplomatiques avec le Qatar.
«Il peut y avoir des problèmes entre les pays [...] mais il faut que le dialogue se poursuive», a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse à Ankara.
«Et bien sûr, nous fournirons tout type de soutien pour que la situation revienne à la normale», a-t-il ajouté.
La Turquie entretient des rapports privilégiés avec le Qatar, mais aussi de bonnes relations avec les autres monarchies du Golfe, notamment l'Arabie saoudite.
L'Arabie saoudite et ses alliés ont rompu avec le Qatar qu'ils accusent de soutenir le «terrorisme», provoquant une crise diplomatique majeure au Moyen-Orient, quinze jours après un appel de Donald Trump à l'unité des Arabes face à l'extrémisme. Le Qatar a réagi avec colère à cette décision annoncée à l'aube, accusant ses voisins du Golfe de vouloir le mettre «sous tutelle» et de l'étouffer économiquement.
Cette rupture des relations diplomatiques avec le Qatar intervient deux semaines après une visite à Riyad du président des Etats-Unis qui a exhorté les Arabes et les musulmans à se mobiliser contre l'extrémisme.
La Turquie et l'Iran ont appelé au dialogue. Ankara, très proche du Qatar, a proposé son aide alors que Téhéran, dont le rapprochement avec le Qatar exaspère ses voisins, estimait que seuls «des moyens politiques et pacifiques, ainsi qu'un dialogue franc entre les parties» pouvaient résoudre le différend. Washington, allié à la fois de Riyad et de Doha, a invité les pays du Golfe à rester «unis».
Cette crise est la plus grave depuis la création, en 1981, du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar. Ce dernier y a toujours occupé une place à part, poursuivant sa propre politique régionale et affirmant son influence à travers le sport, grâce notamment à l'organisation de la Coupe du monde de football en 2022.