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Ankara ne veut pas de députés allemands sur la base de l'OTAN à Incirlik, en Turquie

Le chef de la diplomatie turque a annoncé le 5 juin que les députés allemands n'étaient toujours pas autorisés à se rendre sur la base militaire d'Incirlik (sud de la Turquie) où sont déployés des militaires allemands.

Les députés allemands pourront visiter la base de l'OTAN de Konya mais pas celle d'Incirlik, où des soldats allemands sont pourtant déployés. Cette précision a été donnée à Ankara, le 5 juin, par Mevlüt Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand, Sigmar Gabriel.

Une décision que ce dernier a dit «regretter», répétant que l'Allemagne pourrait, au besoin, «transférer ses soldats» ailleurs, soulignant qu'à ce jour, il n'existait «pas de décision ou de plan concret» en ce sens.

Ce dossier a provoqué un regain de tension entre Ankara et Berlin, tous deux partenaires au sein de l'OTAN, mais dont les relations se sont dégradées depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan.

A la mi-mai, Ankara avait interdit à des parlementaires allemands de se rendre à Incirlik pour rencontrer les soldats allemands qui y sont déployés. La Turquie a justifié cette interdiction en arguant que Berlin avait accordé l'asile politique à des ressortissants turcs, accusés par le président Recep Tayyip Erdogan d'être liés à la tentative de putsch.

La base d'Incirlik, située dans le sud de la Turquie, sert notamment aux opérations aériennes de la coalition internationale sous commandement américain contre le groupe Etat islamique (EI).

Autre sujet de tension entre Ankara et Berlin, le cas de Deniz Yücel, un journaliste binational incarcéré depuis février en Turquie, où il est accusé d'«espionnage» et d'activités «terroristes».

«L'accusation n'est pas en lien avec des activités de journalisme, mais avec des activités de terrorisme», a déclaré Mevlüt Cavusoglu, ajoutant, devant Sigmar Gabriel, que des agences de renseignement européennes utilisaient des journalistes «comme espions».

Après son homologue turc, Sigmar Gabriel devait être reçu dans l'après-midi par le président Erdogan. En revanche, un entretien prévu avec le Premier ministre Binali Yildirim a été annulé par la Turquie pour cause d'«agenda surchargé», a fait savoir un responsable turc à l'AFP.