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«Pourquoi pourchasser un train qui perd ses wagons ?» : le président moldave pas fan de l’UE

Igor Dodon, chef de l’Etat moldave, a annoncé que forger des liens plus forts avec Bruxelles ne figurait pas parmi les priorités de son pays. Selon lui, l’Union européenne est «un train qui perd des wagons».

Maintenir de bonnes relations avec l’Est et l’Ouest est une priorité pour Igor Dodon. Le président de la Moldavie pense néanmoins que plus d’intégration européenne n’est, pour le moment, pas nécessaire. Les récentes poussées anti-Bruxelles qui touchent le Vieux Continent depuis des mois et dont le Brexit a été le point d’orgue ne sont pas étrangères à la volonté du président moldave.

«Ces dernières années, nous avons activement essayé de nous convaincre que la seule solution était un rapprochement avec l’Union européenne, qu’il fallait signer un accord d’association. Mais les gens ordinaires se demandent souvent : "Pourquoi pourchasser un train qui perd ses wagons ?"», a lancé le chef de l’Etat moldave durant une session préliminaire du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

Conflit en Transnistrie et relations avec la Russie

Igor Dodon a également expliqué que les problèmes liés à la sécurité intérieure constituaient une priorité : «Nous ne deviendrons pas membre de l’UE tant que le conflit en Transnistrie ne sera pas réglé. Si nous sommes embarqués de force, nous mettrons en danger l’intégrité de l’Etat car les régions du sud et de l’est du pays seront contre. C’est mon rôle en tant que président de maintenir la cohésion de la nation.»

Au début des années 1990, en marge de la dislocation de l’Union soviétique, un conflit armé avait débuté dans la région russophone de la Transnistrie, à l’est de la Moldavie. Le conflit est aujourd’hui gelé alors que la zone profite d’une indépendance de facto.

Il existe également un fort soutien en faveur de la Russie dans la région de Gagaouzie qui se situe dans le Sud du pays. Ces deux zones sont très hostiles à un accroissement de l'intégration européenne et les autorités redoute un rédmarrage du conflit.

En 2014, la Moldavie avait signé un accord d'association avec Bruxelles concernant une zone de libre-échange. Cette décision avait notamment permis aux produits européens de pénétrer le marché moldave. A cause de cela, les relations entre Chisinau et Moscou se sont détériorées.

Cependant, l’arrivée au pouvoir d’Igor Dodon en décembre 2016 a coïncidé avec un renouveau dans les relations russo-moldaves. Les produits locaux ont refait leur apparition sur le marché russe et la coopération énergétique entre les deux pays est revenue à la normale.

Le président moldave a déjà rencontré son homologue russe à plusieurs reprises depuis sa prise de fonction et plusieurs accords bilatéraux en matière de commerce ou d’immigration ont été signés.