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«Elles menaient bien les chameaux» : un prince saoudien défend le droit des femmes à conduire

Dans le royaume wahhabite, réputé pour son interprétation rigoriste de l'islam, les femmes n'ont toujours pas le droit de prendre le volant. Mais certains hommes de la famille régnante se veulent progressistes. A leur manière.

«L'interdiction faite aux femmes de conduire nous a été imposée [...]. Jadis [pourtant], les femmes avaient pour habitude de mener leurs propres chameaux», a fait valoir le prince Fayçal Ben Abdallah, lors d'une interview à une chaîne de télévision saoudienne ce 1er juin 2017. «Les femmes doivent être réhabilitées, parce qu'elles représentent plus de la moitié de la société [alors qu']elles sont dans un état de dépendance».

Le prince saoudien, ministre de l'Education du royaume de 2009 à 2013, et défenseur du droit des femmes – version saoudienne – estime ainsi que le changement est inévitable. «Dans tous les cas, cela doit venir de l'intérieur», a-t-il poursuivi, «les femmes doivent faire la preuve qu'elles ont du succès et qu'elles ont une influence positive sur la société». «Je suis très fier des femmes saoudiennes. Elles sont [tout à la fois] mère, épouses et filles», a-t-il martelé, concluant : «Les femmes en Arabie saoudite sont le fondement même de la société et elles ont toute leur place dans la civilisation islamique».

En décembre 2016, un autre membre de la famille régnante, le prince Al-Walid ben Talal, avait appelé à la fin de l'interdiction faite aux femmes de conduire. Il avait fait valoir que la législation en vigueur faisait perdre des milliards de dollars à l'économie saoudienne, en raison de la nécessité pour les femmes de faire appel à des chauffeurs privés «étrangers» pour se déplacer.

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