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Accord de Paris sur le climat : front commun de la Chine et de l'UE face à Donald Trump

Alors que Donald Trump pourrait annoncer la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris le 1er juin, l'UE et la Chine ont réitéré avec force leur attachement au traité, rappelant qu'ils étaient favorable à un «ordre mondial basé sur des règles».

La Chine et l'Union européenne (UE) ont vigoureusement défendu le 1er juin l'accord de Paris sur le climat à quelques heures d'une déclaration du président Donald Trump, qui selon les médias américains pourrait annoncer une sortie de son pays de celui-là.

«La Chine va continuer à mettre en œuvre les promesses faites lors de l'accord de Paris» (conclu en décembre 2015 pour limiter le réchauffement climatique), a promis le chef du gouvernement chinois Li Keqiang à Berlin, après une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel. 

«Mais bien sûr, nous espérons aussi le faire avec la coopération des autres», a-t-il ajouté, dans une allusion aux menaces de sortie du président des Etats-Unis. Pékin avait été, avec l'administration américaine alors conduite par Barack Obama, l'un des principaux artisans de cet accord historique via lequel 196 pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Son objectif est de limiter la hausse des températures à 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels.

Angela Merkel, sans s'exprimer sur la décision de Donald Trump, s'est pour sa part réjouie que la Chine se tienne à ses engagements sur l'accord sur le climat. Et les responsables allemand et chinois ont insisté pour dire qu'ils étaient favorables à un «ordre mondial basé sur des règles».

«N'envenimez pas le climat»

Les responsables de l'UE ont adopté un ton moins diplomatique à l'encontre du président américain. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a exhorté Donald Trump sur un ton ironique à ne pas abandonner l'accord de Paris. «S'il vous plaît n'envenimez pas le climat (politique)», a-t-il tweeté.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a lui jugé un éventuel retrait inacceptable. «Je suis un partisan de la relation transatlantique mais si le président américain devait dire dans les prochaines heures qu'il veut sortir de l'Accord de Paris alors il serait du devoir de l'Europe de dire : cela ne va pas comme ça», a-t-il déclaré lors d'une conférence le 31 mai en Allemagne.

«Dans un texte de loi et dans les accords internationaux, tout ne relève pas des informations bidons», a ajouté Jean-Claude Juncker, dans une allusion aux accusations récurrentes de Donald Trump contre les «fake news». 

Peskov : «Un retrait des Etats-Unis pourrait compliquer les choses»

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a pour sa part estimé le 1er juin qu'un retrait éventuel d'acteurs-clés, tels que les Etats-Unis, de l'accord de Paris sur le climat pourrait «compliquer» sa mise en œuvre.

«La mise en œuvre de cette convention en l'absence d'acteurs essentiels sera plus compliquée, mais il n'y a pas d'alternative pour le moment», a-t-il déclaré, cité par les agences de presse russes. La Russie fait partie des pays signataires de l'accord, mais ne l'a pas encore ratifié.

L'Annonce de Donald Trump est imminente

Depuis son arrivée au pouvoir, le milliardaire affiche sa volonté de donner un coup de pouce aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) au nom de la défense des emplois américains. Pendant sa campagne, l'homme d'affaires s'était montré très critique envers cet accord, promettant de l'annuler.

«J'annoncerai ma décision sur l'accord de Paris jeudi [le 1er juin] à 15h [19h GMT]. Dans la roseraie de la Maison Blanche. RENDRE SA GRANDEUR A L'AMERIQUE !», a tweeté le 31 mai Donald Trump, reprenant son slogan de campagne.

Un retrait américain serait une déflagration, 18 mois seulement après la conclusion de l'accord, alors que les Etats-Unis font partie avec la Chine des deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète.

Concrètement, Donald Trump pourrait invoquer l'article 28 de l'accord de Paris, qui permet aux signataires d'en sortir, mais, en raison de la procédure prévue, cette sortie ne deviendrait effective qu'en 2020. Une autre solution pourrait être de sortir purement et simplement de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (Cnucc), plus large.