Face aux cordons des forces anti-émeutes marocaines, les manifestants ont envahi les rues du quartier de Sidi Abed, non loin du centre-ville d'Al-Hoceïma, vers 22h le 30 mai après la rupture du jeûne du ramadan.
Déployés dans le quartier, les policiers ont reculé sous la pression de la foule, dans un face-à-face tendu mais sans incident.
Vers 23h, la manifestation se poursuivait tandis que les manifestants criaient «Nous sommes tous Zefzafi», «Dignité pour le Rif», ou «Halte à la militarisation», brandissant par centaines des portraits photocopiés de leur champion.
Leader de la contestation populaire qui secoue depuis octobre la région du Rif, Nasser Zefzafi a été interpellé le 29 mai au matin par la police pour «atteinte à la sécurité intérieure». Des dizaines de militants du noyau dur de son mouvement, le hirak (la mouvance), ont également été arrêtés.
La ville d'Al-Hoceïma en ébullition
Depuis le 26 mai, la ville d'Al-Hoceïma est sous tension. Des heurts nocturnes ont opposé manifestants et policiers pendant le week-end. Près de 3 000 personnes se sont rassemblées le 29 mai sans incident. Ils étaient encore plus nombreux le lendemain.
«Je suis fier de mon fils, il a agi en homme», a déclaré le père de Nasser Zefzafi, présent lors de la manifestation du 30 mai. «Il n'a rien fait d'autre que de manifester pacifiquement pour des revendications légitimes», a-t-il commenté en pleurs.
Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, des manifestants se sont également rassemblés dans la ville voisine d'Imzouren, malgré une forte présence policière.
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A Rabat, un rassemblement de «solidarité» de quelques dizaines de personnes a été dispersé par la police devant le parlement. La police est également intervenue à Casablanca contre un rassemblement similaire.