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Etat-major philippin : les djihadistes veulent montrer que Daesh ne sévit pas qu'en Irak et en Syrie

La ville de Marawi, aux Philippines, est toujours partiellement occupée par des djihadistes liés à l'organisation Daesh. L'armée affirme avoir repris le contrôle de 70% de la ville et a offert une dernière chance de reddition aux terroristes.

«[Les djihadistes du groupe Maute] voulaient montrer au monde [l'existence] d'une branche de [Daesh] ici [aux Philippines] capable d'infliger le même type de violence qu'en Syrie et en Irak», a déclaré le 30 mai à l'agence de presse AP le chef de l'état-major philippin, le général Eduardo Ano. 

Le haut responsable militaire a également affirmé que l'armée avait repris le contrôle d'environ 70% de la ville de Marawi, située sur l'île de Mindanao, au sud des Philippines. Cette agglomération de 200 000 personnes est le théâtre de violents affrontements entre les troupes gouvernementales et les combattants islamistes du groupe Maute depuis le 23 mai dernier. 

Selon les autorités, des djihadistes étrangers – notamment des Malaisiens, des Indonésiens, des Singapouriens – participent aux affrontements de Marawi, l'une des plus grandes villes musulmanes des Philippines, un pays à très grande majorité catholique. Les combats ont éclaté après un raid des forces de sécurité contre une cache supposée d'Isnilon Hapilon, considéré comme le chef de Daesh dans l'archipel. 

Manille offre aux djihadistes une dernière chance de se rendre 

«Nous donnons à ceux qui sont à l'intérieur une possibilité de se rendre. Il vous reste une chance de déposer les armes», a déclaré le 30 mai le porte-parole de l'armée, Restituto Padilla, au micro de la radio DZBB.

Interrogé sur les raisons de cet appel à la reddition, le porte-parole de la présidence Ernesto Abella, a déclaré que les autorités philippines souhaitaient limiter les dégâts matériels et les pertes de civils. 

Si la très grande majorité des 200 000 habitants de Marawi ont fui la ville dès les premiers combats, les autorités ont estimé que 2 000 habitants étaient encore pris au piège dans l'agglomération. 

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a affirmé que la situation des civils était particulièrement précaire, en raison du manque de nourriture, d'eau ou de médicaments du fait de leur isolement, et de la menace que constituent pour eux les violents combats.

L'AFP a rapporté que le bilan officiel dépassait actuellement une centaine de morts : on dénombre déjà 19 civils tués, ainsi que 17 militaires, trois policiers et 65 activistes islamistes. 

Rodrigo Duterte a proposé aux groupes armés séparatistes et maoïstes de combattre les djihadistes

Après avoir décrété la loi martiale dans l'île de Mindanao le 24 mai, le président philippin, Rodrigo Duterte, a demandé le 27 mai à des forces rebelles actives dans la région d'appuyer les efforts de l'armée dans la lutte contre les djihadistes du groupe Maute.

A cette occasion, le chef de l'Etat s'était notamment adressé aux maoïstes de la Nouvelle armée du peuple (bras armé du Parti communiste des Philippines) et aux séparatistes du Front Moro islamique de libération et du Front Moro de libération nationale. 

«Je vous engagerai en tant que soldats», avait-t-il précisé, promettant aux rebelles qu'ils bénéficieraient de la même solde et des mêmes privilèges que les combattants de l'armée régulière.

Fondé en 2013, le groupe Maute revendique sa filiation à Daesh, et a multiplié les attaques depuis l'accession de Rodrigo Duterte à la tête de l'Etat philippin. 

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