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«Intégrez-vous ou dégagez» : des affiches aux slogans choc à destination des migrants à Turin

Un politique italien a décidé de faire des bannières en italien et en arabe dans la ville de Turin afin d’inviter les migrants à venir dans la ville, mais sous des conditions particulières : s’ils se conduisent mal, la ville les jettera dehors !

«Bienvenu à Turin si vous voulez respecter nos lois, notre culture, notre histoire. Si vous êtes venu pour commettre des crimes ou imposer la loi dde la charia… Nous ferons tout le possible et l’impossible pour vous jeter dehors !» lit-on sur les bannières de «publicité» créées par un membre du parti du centre-droit Forza Italia («En avant l’Italie») Luca Olivetti, candidat à un mandat de maire à Turin. Une cinquantaine de ses bannières, de 6X3 mètres, qui sont apparues dans les rues de la ville mardi, ont déjà suscité une large réaction des médias et de simples citoyens.

Certains habitants locaux ont félicité l’homme politique pour sa démarche audacieuse : «Finalement, quelqu’un a le courage de dire la vérité !», a salué un commentateur sur le site d’actualité italien IlGiornale.it. D’autres ont estimé qu’il fallait multiplier les messages de ce genre, même si cette idée serait qualifié de «raciste» par les «traitres à l’Italie».

Cependant, certains ont souligné que les problèmes avaient commencé en Italie bien avant l’arrivée des migrants.

«Alors, vous me dites que la délinquance est arrivée en Italie avec les migrants ?», s’est demandé un internaute, bientôt soutenu par d’autres italiens qui ont qualifié le message de «ridicule».

Selon Anna Mazzone, journaliste pour le magazine italien Panorama, l’opinion publique en Italie reste divisé quant au problème migratoire. En fait, le slogan créé à Turin montre l’ambiguïté de l’attitude du peuple envers les migrants : d’un côté, ils sont les «bienvenus», alors que de l’autre, la réticence et l’alarmisme vis-à-vis de l’afflux des réfugiés continuent toujours à être répandus en Europe.

«Généralement, nous, les italiens, avons toujours été très généreux envers les migrants», a raconté la journaliste à RT. «Cependant, nombreux sont ceux qui les associent au mal absolu».

Le message d’Olivetti s’inscrit pourtant dans la lignée des politiques européennes qui cherchent à faire croire à leurs citoyens que les réfugiés posent un risque majeur et imminent aux pays du Vieux continent, a souligné Anna Mazzone.

«Les hommes politiques populistes essaient de présenter ce problème comme une urgence, comme si tous les italiens étaient en danger et que les migrants pourraient envahir notre pays. Mais c’est absolument faux», a-t-elle expliqué.

Plusieurs centaines de migrants venant du nord de l’Afrique, fuyant la guerre et la misère dans leurs pays, débarquent chaque semaine sur les côtes Italienes. Selon les données des Nations Unies, 137 000 réfugiés ont réussi à traverser la Méditerranée au cours du premier semestre de 2015, ce qui représente une hausse de 80 % par rapport à l’année 2014. L’Italie a été, avec la Grèce, la destination européenne la plus populaire pour les migrants africains. elle en a déjà accueilli 67 500.