«L'époque où nous pouvions entièrement compter les uns sur les autres est quasiment révolue. C'est mon expérience de ces derniers jours», a ainsi déclaré, amère mais pragmatique, Angela Merkel lors d'un meeting à Munich le 28 mai 2017. La chancelière allemande faisait allusion à sa relation compliquée avec Donald Trump. La réunion du G7 a en effet été jugée catastrophique par la délégation allemande.
«Nous, Européens, devons prendre notre destin en main», a déclaré la chancelière allemande,ajoutant : «Nous devons nous battre pour notre propre destin.» Un constat amer, d'autant que deux jours plus tôt, lors du sommet de l'OTAN, Donald Trump avait aussi douché les espoirs des pays européens membres de l'Alliance atlantique. Le président des Etats-Unis avait en effet refusé de s'engager explicitement en faveur d'une défense collective.
Cette absence de soutien explicite à l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord de 1949, qui prévoit que les alliés volent au secours d'un des leurs en cas d'agression extérieure, et les propos peu amènes de Donald Trump sur le manquement aux règles de contribution financière à l'OTAN de la plupart des alliés, ont inquiété ses partenaires européens.
En près de 70 ans, Donald Trump est le premier président des Etats-Unis à refuser de confirmer cet engagement. Le président américain, lors de sa tournée européenne, s'en est également pris aux Allemands, leur reprochant de vendre trop de voitures aux Etats-Unis. De retour à Washington, le président américain s'est pourtant montré enthousiaste. «Je viens de rentrer d'Europe. Ce voyage a été un grand succès pour les Etats-Unis», a-t-il tweeté.