«Zefzafi a été arrêté», a annoncé une source gouvernementale marocaine à l'AFP. Nasser Zefzafi, leader de la contestation populaire à Al-Hoceïma, était recherché depuis le 26 mai au soir par la justice pour avoir interrompu le prêche d'un imam dans une mosquée de la ville, dans le nord du Maroc.
Ce chômeur de 39 ans était devenu ces derniers mois le visage du mouvement populaire, le Hirak (la mouvance), qui secoue la région du Rif où la mort en octobre 2016 d'un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures, avait suscité l'indignation.
Au fil des mois, la contestation, menée par un petit groupes d'activistes locaux derrière Nasser Zefzafi, a pris une tournure plus sociale et politique, exigeant le développement du Rif, dans un discours identitaire teinté de conservatisme et de références islamiques.
Dans ses harangues enflammées diffusées sur Facebook, Zefzafi avait défié le maghzen (pouvoir), dénonçant la «dictature», «la corruption» ou encore la «répression» de «l'Etat policier».
Le 26 mai, il avait interrompu le prêche d'un imam lors de la prière à la mosquée Mohammed V, la principale d'Al-Hoceïma. Selon le mandat d'arrêt le visant, il est accusé d'avoir «insulté le prédicateur», «prononcé un discours provocateur» et «semé le trouble».
Le leader du Hirak avait pu échapper à des policiers venus l'interpeller sur les lieux. Un moment réfugié au domicile de ses parents, il était parvenu à s'enfuir, diffusant une dernière vidéo sur Facebook dans laquelle il appelait à «maintenir le caractère pacifique des marches».
La police a procédé depuis lors à 22 arrestations, visant essentiellement le noyau dur du mouvement, selon des sources officielles.
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