Des scientifiques de l'Université de Princeton ont fait des projections sur ce qui pourrait se passer dans le cas où l'une des dizaines de centrales nucléaires du pays devait connaître un grace incendie. Les résultats publiés dans la revue Science choquent.
«Si le combustible usagé de l’une des dizaines de centrales nucléaires américaines prend feu, les dégâts seront pires que ceux qui ont été constatés après Fukushima», mentionne le travail de recherche des scientifiques de l'Université américaine. D’après eux, les Etats-Unis devront dépenser au moins un milliard de dollars pour compenser les pertes causées par la contamination des territoires situés dans un rayon de plus de 80 kilomètres autour des centrales.
Le principal problème mis à jour par cette étude découle du fait que, dans la plupart des centrales nucléaires du pays, le combustible nucléaire se trouve à proximité des déchets radioactifs. Même après l'évacuation du combustible de la zone active du réacteur, les produits radioactifs continuent d'émettre de la chaleur. Ainsi, toutes les centrales conservent leur combustible usagé pendant quatre ans dans de profonds bassins, où il se refroidit assez lentement au contact de l'eau.
Si un incendie devait se déclarer l'une des plus anciennes centrales nucléaires des Etats-Unis, en Pennsylvanie à Peach Bottom, le nuage radioactif pourrait recouvrir un territoire deux fois plus grand que New Jersey, soit plus de 50 000 km². Un tel accident nécessiterait de déplacer quelque huit millions de personnes, soulignent les chercheurs.
Pour éviter qu'une telle catastrophe se produise, les scientifiques proposent de déplacer le combustible usagé dans des conteneurs secs. Une option qui aurait l'avantage de réduire de 99% les émissions radioactives en cas d'incendie. Cette variante a été envisagée lors de la construction des centrales nucléaires mais elle n'avait pas été retenue en raison de son coût important.
Les chercheurs sont certains que le risque de catastrophe est trop important pour garder le silence et négliger les mesures de sécurité. Ils précisent qu’un désastre peut être provoqué par n'importe quel incident, un fort séisme ou un attentat.
«Il est nécessaire que les Etats subventionnant les réacteurs nucléaires n'octroient des fonds qu'aux centrales qui s'engagent à stocker le combustible usagé dans des conteneurs scellés en béton. Sinon, une inondation forte, un tsunami ou un séisme pourraient entraîner une catastrophe globale», estime Frank von Hippel, l’un des auteurs de l’article publié dans Science.
Lire aussi : Six ans après Fukushima, la recherche des disparus se poursuit au Japon (VIDEO)