Le OK-1K2 fut la deuxième navette spatiale du futur programme «Bourane» (tempête de neige en russe ndlr). Elle était censée faire son vol inaugural lorsque l'URSS s'est effondrée. Bien que l'endroit où l'engin est entreposé ne soit pas méconnu, les photos obtenues par le blogueur et aventurier qui se fait appeler Ralph Mirebs, montrent son pitoyable état et provoquent autant la consternation que la fascination.
«Le temps et les hommes n'ont pas épargné le vaisseau spatial. Son état est vraiement regrettable. Les panneaux de résistance à la chaleur se sont décollé, le verre de l'habitacle est cassé, le fuselage est recouvert d'une épaisse couche de fientes d'oiseaux», écrit Mirebs dans son blog.
Le programme Bourane a été lancé en 1974. Comme beaucoup d'innovations du temps de la guerre froide, il constituait une réponse aux innovations de la superpuissance américaine rivale - en matière d'engins spaciaux dans le cas présent - et était conçu pour transporter des ogives nucléaires dans une potentielle guerre en orbite contre l'Occident.
Le seul qui a atteint l'espace était l'appareil OK-1K1 , le Bourane original , qui a donné plus tard son nom au programme. En 1988, l'appareil avait effectué un vol d'essai sans pilote d'une durée de 3 heures et 36 minutes.
Lorsque le programme fut abandonné par l'Etat russe à court d'argent en 1993, cinq modèles de travail à divers stades d'achèvement, ainsi que huit maquettes à échelle réelle destinées à l'entraînement sont restés. Le OK-1K1 et le OK-1K2, surnommé aussi «ptitchka» (petit oiseau en russe ndlr) ont tous deux été remis au Kazakhstan en guise de paiement pour la location de Baïkonour.
Le Bourane original et le «petit oiseau» ont été entreposés ensemble jusqu'au jour où une tempête ne détruise le premier, il y a maintenant 13 ans. Le «Ptitchka» ainsi qu'un des modèles factices ont été déplacés dans un autre hangar. D'une hauteur de 62 mètres et d'une longueur de 132 mètres, le hangar est strictement fermé au public. L'aventurier Mirebs n'a pas dit comment il a pu s'y infiltrer.
Mirebs n'a pas su pénétrer à l'intérieur du «Ptichka», mais a pu marcher sur le modèle OK-MT, utilisé pour les tests de pré-départ et l'entraînement.
«J'ignore quelles parties de l'équipement n'ont jamais été installées, et quelles sont celles qui ont été arrachées et vendues pour leurs métaux précieux», écrit Mirebs.
Laisser ainsi le Bourane à l'abandon se désintégrer dans un entrepôt mal gardé apparaît comme un véritable gaspillage, puisque même des modèles non-fonctionnels et beaucoup moins prestigieux ont eu énormément de succès lors d'expositions. Une des maquettes était par exemple exposée dans le parc Gorki de Moscou durant plus de 10 ans et l'est toujours ailleurs. Un autre engin se trouve dans un musée en Allemagne et plusieurs autres sont transportés partout dans le monde pour être montré au public.
Le blogueur et aventurier déplore dans son blog cet abandon car, selon lui, l'engin aurait pu être mieux entretenu et servir à des explorations spatiales dans le futur et pour encore de longues années.