International

Loi martiale aux Philippines : Rodrigo Duterte blague sur d’éventuels viols commis par son armée

Alors que son pays est en proie à de violents affrontements entre l’armée et des groupes djihadistes, Rodrigo Duterte s’exprimait devant ses troupes à propos de la loi martiale décrétée aux Philippines. L’occasion de faire une blague… douteuse.

«Ce n’est que le travail, je vous soutiens.» Le président philippin a tenu à montrer à ses soldats qu’il était derrière eux alors que la loi martiale a été instaurée pour 60 jours le 23 mai dans la région de Mindanao. Cette île, la deuxième plus grande de l'archipel philippin, est le théâtre de violents combats depuis plusieurs jours entre l’armée et les djihadistes du groupe Abu Sayyaf, affilié à l'Etat islamique.

Afin d’écraser la menace, Rodrigo Duterte a donné carte blanche à son armée. Fidèle à lui-même, il ne s’est pas évité une polémique alors qu’il s’exprimait le 26 mai devant les soldats de la deuxième brigade de l’infanterie mécanisée de l’Armée des Philippines dans la ville d’Iligan.

«Je serai avec vous quoi qu’il arrive. Si vous tombez, je tombe. Mais en ce qui concerne la loi martiale et ses conséquences, moi et moi seul serai responsable», a lancé le président. Avant d’aller plus loin : «Si vous violez trois femmes, je dirai que c’est moi qui l’ai fait. Si vous en mariez quatre, bande de fils de putes, vous serez cognés par ce type», a lancé dans son style atypique Rodrigo Duterte en désignant Delfin Lorenzana, le secrétaire à la Défense.

Le président philippin a déjà scandalisé à plusieurs reprises à cause de ses propos crus, notamment lorsqu'il avait plaisanté l'année dernière sur le fait qu'il aurait aimé passer en premier lors du viol collectif d'une missionnaire australienne tuée dans une prison en 1989.

Une «invasion étrangère»

Par ailleurs, les autorités ont annoncé le 26 mai que le bilan des affrontements qui durent depuis quatre jours était monté à 46 morts. D’après ces dernières, des étrangers figurent parmi les islamistes inspirés par le groupe Etat islamique (EI) qui combattent les forces de sécurité dans le sud des Philippines.

«Ce qui se passe à Mindanao, ce n'est plus une rébellion de citoyens philippins. Cela s'est métamorphosé en invasion de combattants étrangers», a déclaré Jose Calida, le Solicitor General, un avocat qui représente le gouvernement dans les affaires juridiques.

Selon lui, des Malaisiens, des Indonésiens, des Singapouriens et «d'autres djihadistes étrangers» participent aux affrontements de Marawi, l'une des plus grandes villes musulmanes des Philippines, un pays à très grande majorité catholique.