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«La guerre contre le terrorisme ne fonctionne pas» : Theresa May sous le feu des critiques

A la reprise de la campagne électorale, le 26 mai, Theresa May a été critiquée par l'opposition. Les travaillistes se montrent sceptiques vis-à-vis de la guerre contre le terrorisme. Les europhobes déplorent la baisse des effectifs policiers.

Suspendue après l'attentat de Manchester, d'un commun accord entre le Premier ministre Theresa May et le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, la campagne des législatives britanniques a repris le 26 mai. Mais le climat n'est plus le même compte tenu de la mise du pays en état d'alerte terroriste maximal, ce qui se traduit dans les faits, par le déploiement de l'armée qui vient ainsi prêter main forte aux forces de la police.

Theresa May a, par ailleurs, dû essuyer quelques vives critiques de la part de deux partis d'opposition, le Parti travailliste et le parti souverainiste Ukip de Suzanne Evans.

La politique étrangère du Royaume-Uni remise en question par Jeremy Corbyn 

Dans une intervention, le leader travailliste a souligné le lien entre la politique étrangère du Royaume-Uni et les attentats de Manchester –une référence aux engagements militaires en Irak et en Afghanistan, ainsi qu'aux frappes menées en Syrie, auxquels il s'est toujours opposé.

De nombreux experts ont souligné les liens entre les guerres menées par notre gouvernement qui a soutenu ou combattu des groupes terroristes dans d'autres pays et le terrorisme qui a lieu chez nous

Selon le leader travailliste, une victoire de son parti aux législatives «changerait ce que nous faisons à l'étranger» car à ses yeux, «la guerre contre le terrorisme ne fonctionne tout simplement pas».

«De nombreux experts, y compris des professionnels de nos services de renseignement et de sécurité, ont souligné les liens entre les guerres menées par notre gouvernement qui a soutenu ou combattu des groupes terroristes dans d'autres pays et le terrorisme qui a lieu chez nous, au Royaume-Uni», a déclaré Jeremy Corbyn. 

«Nous avons besoin d'une façon plus intelligente de réduire la menace des pays qui génèrent le terrorisme [...] Un gouvernement travailliste veillera à ce que notre politique étrangère réduise les menaces pour notre pays, plutôt qu'à les augmenter», a-t-il ajouté.

Les propos de Jeremy Corbyn ont immédiatement suscité des critiques de la part des conservateurs et des démocrates libéraux. Le secrétaire britannique à la Défense, Michael Fallon, l'a accusé de se livrer à «des pensées très dangereuses et embrouillées» qui pourraient laisser penser que les autorités britanniques auraient «laissé faire» l'attentat de Manchester. Boris Johnson, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères a qualifié le discours de Corbyn d'«absolument monstrueux». 

Le 25 mai, la vice-présidente du parti eurosceptique Ukip, Suzanne Evans, avait déjà reproché à Theresa May d'être «en partie responsable» de l'attaque de Manchester en raison des coupes qu'elle avait opéré dans le budget de la police à l'époque où elle était ministre de l'Intérieur (2010-2016), avant de devenir Premier ministre.

Au Royaume-Uni, le nombre de policiers a en effet diminué d'environ 14%, soit 20 000 agents, entre 2009 et 2016, selon l'Institut d'études fiscales, sachant que les conservateurs sont au pouvoir depuis 2010.

Selon un sondage de l'institut YouGov publié dans le Times, la marge séparant les conservateurs des travaillistes dans les intentions de vote n'est plus que de cinq points, alors qu'elle s'élevait à 24 points en avril dernier.

Theresa May a convoqué ces élections anticipées afin d'asseoir sa légitimité en vue des négociations sur la sortie de l'Union européenne qui doivent s'ouvrir peu après le scrutin.

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