International

L’OTAN accède à la demande des Etats-Unis et rejoint la coalition internationale contre Daesh

L'OTAN a décidé le 24 mai de rejoindre la coalition internationale contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, menée par Washington, comme le réclament depuis plus d'un an les Etats-Unis.

Le nouveau président américain Donald Trump, qui doit participer le 25 mai à son premier sommet de l'OTAN, espérait arracher la participation de l’Alliance à la coalition internationale que Washington dirige contre Daesh et ce malgré l'opposition de pays comme l'Italie et la France, qui craignent que cela écorne l'image de l'OTAN auprès de certains pays du Moyen-Orient. C’est désormais chose faite.

Chacun des 28 Etats membres de l'OTAN fait déjà partie à titre individuel de cette coalition mais l'Alliance préférait conserver jusqu’à aujourd’hui le statut d'«observateur».

Donald Trump fait machine arrière sur ses anciennes déclarations sur l’OTAN

Les Etats-Unis dirigent cette coalition en menant des raids aériens contre l'EI et en appuyant les offensives terrestres contre les fiefs djihadistes de Mossoul et Raqqa.

La décision, prise le 24 mai au niveau des ambassadeurs des pays de l'OTAN, doit être entérinée par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance atlantique réunis le 25 à Bruxelles, selon des responsables de l'organisation internationale.

Pourtant, cela «ne signifie pas que l'OTAN s'engagera dans des opérations de combat», a souligné le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg devant la presse à Bruxelles.

Donald Trump, qui avait un temps jugé l'OTAN «obsolète» avant de se rétracter, compte aussi profiter de ce sommet pour demander aux 27 pays alliés des Etats-Unis de faire davantage dans la lutte contre le terrorisme et d'augmenter leurs budgets militaires afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de Washington.

Pour Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Alliance, une telle initiative renverra «un message fort d'unité», d'autant plus nécessaire après l'attaque «particulièrement brutale» de Manchester (22 morts et 59 blessés), revendiquée par l'EI.

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, qui accompagne le locataire de la Maison Blanche dans sa première tournée à l'étranger, avait estimé le 24 mai «vraiment important» que l'OTAN rejoigne officiellement la coalition contre l'EI.

Lire aussi : Donald Trump qualifie l'OTAN de «rempart pour la paix» mondiale et Bachar el-Assad de «boucher»

Trump va-t-il hausser le ton ?

Le 45ème président des Etats-Unis devrait par ailleurs se montrer «très dur» quand il demandera le 25 mai à ses 27 partenaires d'augmenter leurs dépenses militaires, a prévenu Rex Tillerson.

«[Il] veut vraiment que les membres de l'OTAN intensifient et remplissent leurs obligations en matière de partage du fardeau», a insisté le chef de la diplomatie américaine qui veut que chaque nation atteigne l'objectif fixé en 2014 d'un budget militaire par pays équivalant à 2% de son produit intérieur brut d'ici 2024.

Une cérémonie est prévue pour la remise des clés du nouveau siège de l'OTAN, dans la banlieue nord de la capitale belge.

La chancelière allemande Angela Merkel doit y dévoiler un morceau du mur de Berlin, dont la chute, symbole de la fin de la Guerre froide en Europe, «représente la victoire de la liberté sur l'oppression», a affirmé Jens Stoltenberg.

Le locataire de la Maison Blanche dévoilera alors à son tour un débris du World Trade Center, attaqué par al-Qaïda en 2001, symbole de «la solidarité et [la] lutte commune contre le terrorisme», toujours selon le secrétaire général de l’OTAN.