La Maison Blanche a annoncé le 20 mai qu'un accord pour des ventes d'armes d'une valeur de 350 milliards de dollars (plus de 310 milliards d'euros) sur dix ans avait été signé avec l'Arabie saoudite, a rapporté la chaîne américaine CNBC.
Une partie de l'accord, portant sur 110 milliards, doit prendre effet immédiatement, a-t-il précisé, décrivant la nouvelle comme une expansion significative des relations stratégiques entre les deux pays.
«Ce lot d'équipements de défense et de services soutient la sécurité à long-terme de l'Arabie saoudite et de la région du Golfe face aux menaces iraniennes, tout en renforçant la capacité du Royaume à contribuer à des opérations de contre-terrorisme dans la région», a ajouté la Maison Blanche dans un communiqué cité par CNBC.
Cette annonce a été faite au premier jour de la visite du président américain dans la capitale saoudienne, première étape d'une série de déplacements à l'étranger que Donald Trump doit effectuer dans les jours qui viennent depuis qu'il s'est installé à la Maison Blanche. Il passera deux jours dans le royaume wahhabite, avant de se rendre en Israël, dans les Territoires palestiniens, au Vatican et enfin à Bruxelles et en Sicile, pour les sommets de l'OTAN et du G7.
L'intervention saoudienne au Yémen pointée du doigt par les ONG humanitaires
Un rapport publié en 2017 par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, un organisme indépendant spécialisé dans les questions de sécurité, révèle que l'Arabie saoudite a été le premier acheteur d'armes américaines entre 2012 et 2016, celles-ci représentant 13% de l'ensemble des exportations d'armes américaines.
Le Congrès des Etats-Unis avait pourtant réclamé à plusieurs reprises, en 2016, une restriction des ventes d'armes à l'Arabie saoudite en réaction aux opérations militaires de Riyad au Yémen, ayant provoqué la mort de nombreux civils, rappelle le document.
En outre, plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme critiquent vivement l'intervention de la coalition menée par l'Arabie saoudite pour soutenir les forces pro-gouvernementales au Yémen contre les rebelles chiites Houthis.
Human Rights Watch a par exemple noté à plusieurs reprises que la coalition faisait usage de bombes à fragmentation et que ses bombardements faisaient régulièrement des victimes civiles.
Dans un communiqué publié en mars, Amnesty International appelait, pour sa part, à un embargo sur les ventes d'armes aux parties impliquées dans le conflit yéménite. «Les armes fournies par des Etats comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont été utilisées pour commettre de graves abus, provoquant une catastrophe humanitaire», a souligné l'ONG spécialisée dans la défense des droits de l'homme.
Une considération qui n'a vraisemblablement pas été déterminante dans la conclusion de l'accord entre Riyad et Washington.