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Menacé de destitution pour corruption, le président du Brésil s'accroche au pouvoir

Un scandale de corruption, révélé par des enregistrements secrets publiés dans la presse brésilienne, éclabousse le président du pays, Michel Temer. Ce dernier a affirmé qu'il ne démissionnerait en aucun cas.

Le président brésilien Michel Temer a assuré le 18 mai qu'il n'avait nulle intention de démissionner, malgré les graves accusations qui pèsent sur lui et le feu vert de la Cour suprême à l'ouverture d'une enquête pour corruption à laquelle il serait lié.

«Je ne démissionnerai pas.» C'est ce qu'a martelé le chef de l'Etat brésilien lors d'une allocution télévisée à Brasilia, alors que le journal O Globoavait révélé la veille un enregistrement dans lequel il donne son accord à un acte de corruption pour faire taire l'ancien député, Eduardo Cunha.

La présidence brésilienne a tenté de riposter en publiant un communiqué : «Le président Michel Temer n'a jamais demandé des paiements afin d'obtenir le silence de l'ex-député Eduardo Cunha. Il n'a pas participé ou autorisé aucune opération ayant pour objectif d'éviter une confession ou une collaboration avec la justice de l'ancien parlementaire.»

Avant d'être condamné, fin mars, à 15 ans de prison pour corruption, Eduardo Cunha était un pilier du parti au pouvoir, le Mouvement démocratique brésilien, dont Michel Temer est également membre. Il avait joué un rôle majeur dans la procédure de destitution de l'ancienne présidente du Brésil, Dilma Rousseff, écartée du pouvoir au profit de son vice-président, Michel Temer. 

Perquisitions, manifestations, menaces de destitution du président, suspension de la séance de la Bourse de Sao Paulo : le Brésil bascule-t-il dans la tourmente ?

Plusieurs perquisitions policières ont été lancées à Brasilia, Rio de Janeiro et Belo Horizonte dans plusieurs propriétés du sénateur Aécio Neves, candidat malheureux de la dernière élection présidentielle, lui aussi ciblé par un enregistrement compromettant diffusé par O Globo. Selon les médias brésiliens, son mandat de sénateur a été suspendu par la Cour suprême et le procureur général a demandé son arrestation.

De nombreux partis d'opposition ont d'ores et déjà demandé la démission du président conservateur et les grandes villes du pays ont été secouées par des manifestations de rues, de nombreux manifestant défilant aux cris de «Temer dehors». De plus, le député brésilien Alessandro Molon a déposé une demande d'impeachment contre le président Michel Temer.

Signe de vive inquiétude, la séance à la Bourse de Sao Paulo a été suspendue après une chute de plus de 10% tandis que le réal, la monnaie brésilienne, dévissait de 5,46%.

La grave crise politique que traverse le pays est envenimée par une récession économique, que le gouvernement actuel tente de résorber par le biais de mesures d'austérité impopulaires.

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